Référendum du 18 juin prochain : La CODEM choisit la légalité pour contrecarrer le ‘’forcing’’ du Gouvernement

La formation politique Convergence pour le Développement du Mali (CODEM), l’une des toutes premières voix à s’élever contre le projet de nouvelle constitution au Mali, a fini par courber l’échine pour prendre acte de la convocation du collège électoral à la date du 18 juin prochain en vue de ce scrutin. Mais loin de se résigner en victime expiatoire de ce qu’elle appelle par un passage en force du gouvernement de la transition, la CODEM a opté pour la voie des urnes pour contrer le projet.

 

« Le Parti CODEM appelle toutes les forces vives de la Nation à l’Union Sacrée pour constituer un «front du non» afin de s’opposer de façon légale  à ce projet de nouvelle constitution prévu pour le 18 juin prochain au Mali. »  a écrit le parti dans un communiqué publié le mardi 16 mai dernier.        `

« Selon toute vraisemblance, le pouvoir entend imposer à la nation une nouvelle constitution dont le processus est jugé inopportun, illégal, non transparent et non inclusif pour une frange très significative de nos compatriotes. »

 

Selon la CODEM, les autorités de la Transition ont décidé volontairement de créer une nouvelle tension en voulant organiser ce scrutin référendaire à cette date. Ce, en ignorant les préoccupations majeures des populations maliennes, voire les défis auxquels elles sont confrontées.

 

« Le parti CODEM, cohérent et fidèle à son rôle avant-gardiste, a toujours dénoncé cette procédure de réforme constitutionnelle, en raison notamment des nombreux griefs relatifs à ce projet dont les principaux sont :

 

1. La légitimité pour une réforme constitutionnelle n’est pas du ressort d’un pouvoir qui n’est pas issu des urnes.

 

2. La mauvaise gouvernance électorale caractérisée par l’impréparation avérée, en raison notamment de :

a. La violation de la nouvelle Loi électorale dans la mise en place des différentes structures de l’AIGE ;

b. Le manque de Fichier électoral fiable, jusqu’à nos jours ;

c. L’intransigeance des autorités à rendre opérationnelle l’AIGE sans la quasi-majorité de la classe politique.

 

3. L’inopportunité du référendum, en raison notamment du contexte très particulier, caractérisé par :

a. La vie –extrêmement –chère ;

b. Des grèves en cascade sur le front social ;

c. Une situation économique très grave née du cumul des effets de l’embargo qui a duré six (6) mois, des séquelles de la pandémie de la Covd-19 et de la guerre en Ukraine ;

d. L’insécurité grandissante dans presque toutes les régions, voire les environs immédiats de Bamako ;

e. La prolifération des groupes terroristes, notamment l’État islamique et le JNIM ;

f. Les affrontements récurrents, d’une part, entre les groupes terroristes, et d’autre part entre ces derniers et les mouvements signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation ;

g. L’expansion du terrorisme sur les zones de grandes productions agricoles avec la menace de famine en filigrane ;

h. L’apparition d’un banditisme endogène causé par la confusion semée par les groupes terroristes, le manque d’emploi, l’effondrement de l’économe rurale et l’absence de l’État dans plusieurs localités à travers tout le pays ;

i. Les désaccords avec certains de nos partenaires traditionnels.

 

4. L’absence de consensus entre l’État et une partie des groupes armés signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation (APR) qui ne se reconnaissent pas dans le nouveau projet de constitution, estimant que certaines de leurs revendications contenues dans ledit accord n’ont pas été prises en compte.

 

5. Le débat et les incompréhensions subséquentes relatives à la «Laïcité», qui ne fait pas consensus, certaines organisations religieuses l’estimant mal à propos et demandant son remplacement. » a écrit le parti. D’où son appel

à toutes les forces vives de la Nation à l’Union Sacrée pour constituer un «front du non» afin de s’opposer de façon légale  à ce projet de nouvelle constitution prévu pour le 18 juin prochain au Mali.

 

« De ce qui précède, tout porte à croire que ce référendum divisera les maliens et la question légitime et fondamentale qui pourrait interpeller la conscience nationale, nous semble-t-il, est celle-ci «Est-ce que l’organisation d’une élection référendaire dans un tel contexte de psychose d’insécurité ressentie au Nord et au Centre du Mali, voire sur tout le territoire, où, notamment la libre circulation des personnes et des biens n’est pas garantie ne constituerait pas, pour ainsi dire, un « passage en force » ?»

 

Notre suggestion serait que :

 

– Le Président de la Transition obtienne de la classe politique ainsi que de la société civile un consensus pour une organisation régulière, transparente, démocratique et inclusive des élections en vue d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel

 

Le Président de la Transition doit par conséquent prendre toutes les dispositions devant permettre une gouvernance apaisée relativement au point ci-avant. » a conclu le communiqué signé du Secrétaire Général du parti, M. Alhassane Abba.

La Seconde

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