Le découpage administratif sous Assimi Goita : Des tensions perceptibles dans certaines zones, mais l’Etat doit tenir

Le projet de réorganisation territoriale qui avait débuté en 2012 sous ATT a porté ses fruits sous les autorités de la transition en 2023. Mais force est de constater que tout ne se passe dans les conditions d’apaisement et de tranquillité, car certains conflits territoriaux voire ethniques ont refait surface. Si certains se plaignent de l’inéquitable répartition, d’autres souhaitent voir leurs cercles érigés en régions. Dans tous les cas, comme sous Alpha Oumar Konaré, avec la mission de la décentralisation qui a permis la création de 701 communes, cette initiative de la transition mérite d’être soutenue car elle entre dans le cadre du renforcement de la décentralisation et surtout de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. On a rien sans peine, a dit un adage s’il faut reconnaitre que par endroits il y a d’énormes difficultés, les opérations doivent se poursuivre afin d’atteindre les objectifs que le gouvernement s’est fixé.

En effet, le lundi 20 février 2023 lors de la 1ère plénière de la session extraordinaire du CNT que 6 projets de loi ont été adoptés parmi lesquels la loi portant la réorganisation administrative du Mali. Ainsi  avec son adoption, le territoire malien compte  désormais 1 district qu’est Bamako, avec 19 régions administratives, 156 cercles soit 96 de plus, 466 arrondissements soit 136 de plus, 819 communes soit 71 nouvelles communes, 12712 villages et enfin les communes du district sont désormais appelées « Arrondissements » et qui sont au nombre de 10.

Pour rappel, depuis l’adoption de cette loi, des contestations sont nées. Il ya comme une véritable levée des boucliers contre cette décision. La région de Gao a fait une marche pacifique contre cette nouvelle réorganisation territoriale et plusieurs localités de la région ont emboité le pas à Gao en manifestant leur désaccord. Dans leurs déclarations ils demandent le retrait pur et simple de ce projet qu’il estime comme divisionniste et ne reflète pas  la vision de la refondation de l’Etat. Il y’a également  les populations des cercles de Ménaka, Tidermene et Inlamawane qui disent non à ce projet, car elles  trouvent qu’elles n’ont pas été associées et que la nouvelle loi semble plus diviser qu’unifier. Pour rappel ce n’est ni la première, ni la deuxième fois qu’une localité sorte pour manifester contre ladite répartition et ceci depuis le temps d’IBK.  Au regard de cette colère généralisée on pourrait affirmer sans ambages que cette décision  a été une véritable  source de tension. Il faudrait rappeler que sous Alpha Oumar Konaré, comme sous ATT et IBK, les mêmes contestations étaient perceptibles un peu partout de Kayes à Kidal en passant par Bamako, Sikasso, Ségou et Bla. Mais ces situations n’ont jamais entamé la détermination des autorités d’alors. Les citoyens peuvent exprimer leur ras-le-bol sur la question à travers des communiqués, des conférences de presse, des marches et de barricades, mais les autorités doivent rester droites dans leurs bottes.

 Le Mali a-t-il  autant besoin  de régions et de cercles ?

La réponse est sans nul doute oui. Car la décentralisation poussée, le rapprochement de l’administration aux administrés et l’implication des populations locales dans la gestion des affaires de leurs cités sont autant d’avantages qui doivent pousser les autorités à persévérer dans cette voie pour le bonheur de la population. Même s’il faut reconnaitre que la situation est chaotique surtout économiquement, mais  ce découpage doit se matérialiser   pour que chaque région puisse disposer  des départements administratifs, des infrastructures socioéconomiques  telles que le gouvernorat, l’école, le centre de santé, l’eau potable et l’électricité.

Oumou SISSOKO

SourceL’Alternance

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