La Turquie a commencé à tester ses missiles russes S-400
La Turquie a commencé ce 25 novembre à tester des systèmes russes de défense anti-aérienne, en dépit des appels répétés de Washington à ne pas les activer sous peine de sanctions.
Avec notre correspondante à Istanbul,Anne Andlauer
À une semaine du sommet de l’Otan qui se tiendra à Londres les 3 et 4 décembre, la Turquie offre ainsi une nouvelle raison aux dirigeants occidentaux de mettre en doute ses choix stratégiques et sa place dans l’Alliance.
Depuis ce lundi, la Turquie fait voler des avions de combat américains, des F-16, au-dessus de sa capitale, Ankara, pour tester des systèmes de défense russes, les S-400. Autrement dit, des radars de fabrication russe, actionnés par des personnels turcs et russes, évaluent les trajectoires et les performances d’un chasseur américain dans le ciel d’un pays de l’Otan.
Les autorités n’ont pas confirmé officiellement la raison de ces vols de F-16 à basse et à haute altitude, mais plusieurs médias turcs assurent, photos de radars à l’appui, qu’il s’agit bien du premier test des batteries S-400 que la Turquie a commencé à recevoir en juillet. Les autorités estiment que le système sera complètement opérationnel en avril 2020.
L’achat de ce système russe par un pays de l’Otan suscite inquiétude et colère dans les rangs de l’Alliance, notamment aux États-Unis. Washington a déjà exclu la Turquie du programme de développement de l’avion F-35, qu’elle contribuait à fabriquer et dont elle avait commandé plus de 100 appareils. Ankara est aussi sous la menace de sanctions économiques américaines.