La RDC a enfin un Premier ministre : Une incarnation de rupture avec l’ancien régime

Après quatre mois de son investiture, le nouveau président de la République démocratique du Congo (RDC), M. Félix Tshisekedi, a enfin choisi M. Sylvestre Ilunga Ilunkamba comme chef de son  nouveau gouvernement. Cela après des mois d’échanges et de concertations   avec Joseph Kabila en vue d’obtenir un profil consensuel  pour la destinée de la RDC.

Engagés dans des  pourparlers depuis le début de l’année, Félix Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila dont le parti conserve   la majorité au parlement   ne s’entendaient pas sur le nom de celui qui aura la lourde responsabilité de diriger le gouvernement du nouveau président congolais. Puisque le profil du nouveau chef du gouvernement est censé incarner le changement et la rupture voulue par le nouveau président, la population ainsi que la communauté internationale.

Ce lundi 20 mai, à quelques heures de la rentrée de l’opposant Moïse Katumbi à Lubumbashi après trois années d’exil, l’identité du nouveau premier ministre a enfin été dévoilée à Kinshasa. Il s’agit de Sylvie Ilunkamba,  il laissera entendre après sa nomination : « Je considère ma nomination comme une lourde responsabilité, en ce moment crucial de l’histoire de notre pays, et je m’engage à mobiliser toutes les ressources nécessaires  pour faire fonctionner la coalition au niveau du gouvernement  et à contribuer à l’amélioration du niveau de vie des Congolais, dans la transparence et la bonne gouvernance ».

Membre du parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), parti de l’ex-président  et originaire de l’ex-province du Katanga,  Sylvestre Ilunga Ilunkamba est considéré par ses proches comme un pro-FCC-Cach, la coalition formée par Kabila et Tshisekedi. Une personnalité consensuelle qui avait été également soutenue, selon Jeune Afrique, par Me Nkulu  Mitumba Kilombo, l’un des juges qui siège à la cour constitutionnelle, un pré carré de Joseph Kabila.

Le nouveau premier ministre a  occupé différentes fonctions importantes dans sa carrière. Selon Jeune Afrique, il fut vice-ministre à l’Économie, à l’Industrie et au Commerce extérieur de 1981 à 1983, vice-ministre du Plan puis du portefeuille (1983-1984), conseiller principal à la présidence de la république en matière économique et financière (1986 à 1987), puis ministre du plan (1990) et ministre des Finances. Il a été nommé en 2003 secrétaire exécutif du « comité de pilotage de la réforme des entreprises du portefeuille ». Il avait également travaillé avec l’actuelle présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine  Mabunda Lioko, à l’époque ministre du portefeuille.  Docteur en sciences économiques appliquées, M. Ilunkamba dispense également des cours  à l’université de Kinshasa. Directeur général de la société nationale des chemins de fer du Congo (CNCC) depuis mars 2014. Il a été aussi  tour à tour directeur de cabinet du ministre du plan, puis directeur de la coopération et des relations internationales au rectorat de l’université nationale de Zaïre (UNAZA), de 1980 à 1981.

Avant sa nomination, d’autres noms avaient été rejetés, comme celui du ministre sortant des Finances, Henri Yav  Mulang, et de l’ancien conseiller en matière de sécurité de Joseph Kabila, Jean Mbuyu. Mais plus particulièrement  celui du président du conseil d’administration de la Gécamines,  Albert Yuma,  tenté plusieurs fois sans succès  par Joseph Kabila.  Le nouveau président et la communauté internationale  voyaient en cette dernière l’incarnation d’une continuité du système Kabila.

Selon jeune Afrique, le président Félix Tshisekedi sera contraint de travailler en terrain miné avec beaucoup de personnalités nommées  par Kabila notamment des chefs militaires, cela   en raison de sa majorité au parlement.

ISSA DJIGUIBA

Le Pays

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