CONSOMMATION DES FEUILLES DE TABAC ET CANNABIS: Dr Lamine Diarra dit tout

CONSOMMATION DES FEUILLES DE TABAC ET CANNABIS

Dr Lamine Diarra dit tout

Appelées Nicotiana tabac L. (Solanaceae) et de Cannabis sativa L. (Cannabaceae), ces deux plantes dangereuses à la santé humaine sont parfois utilisés dans un cadre légal dans notre pays. Dr Lamine Diarra, diplômé d’état de la Faculté de pharmacie de Bamako donne son point de vue.

Actuellement, il existe un grand débat sur certaines plantes psychoactives (Tabac, Cannabis…), notamment sur l’exploitation de leurs vertus thérapeutiques dans la prise en charge de certaines pathologies. Pour cela, il est de plus en plus question de les utiliser légalement dans un cadre professionnel réglementé. Parmi ces plantes, le tabac et le cannabis, en plus de leur consommation et de leurs effets psychoactifs, possèdent des usages en médecine traditionnelle.

Selon une source sanitaire, le tabac est utilisé pour calmer la faim, lutter contre la fatigue et la migraine. Il était utilisé comme plante médicinale, soit pur ou associé à des feuilles de coca ou d’autres plantes (Ochem, 2010), comme un stimulant de l’éveil, et en même temps un « Relaxant » (paradoxe!), un antidépresseur, un schizophrène, son rôle est discuté dans la prévention des maladies de Parkinson et d’Alzheimer.

L’usage du tabac peut avoir de nombreux effet néfastes sur la santé, comme des crises cardiaques, AVC, Cancers de la gorge, des poumons et du larynx, des bronchites, les maladies pulmonaires obstructives chroniques (MPOC), le cancer de l’œsophage, la perte des dents, l’impuissance masculine, des effets sur la grossesse (faible poids à la naissance, fausses couches), le cancer de la vessie ou du rein, du col de l’utérus.

Dans certaines zones du Mali, il existe une tradition de culture de tabac qui fait l’objet d’un grand commerce et une grande consommation pour les effets psychoactifs selon l’association de lutte contre le Tabac, l’Alcool et les Stupéfiants au Mali .

Le cannabis considéré comme l’herbe sacrée par les Indiens, avec des pouvoirs enivrants et hallucinogènes, employée par les religieux désireux au cours de rites et de cérémonies, est exploité en thérapeutique en médecine traditionnelle indienne (Paul, 2002). La plante est utilisée enfin pour stimuler l’appétit et dans la prise en charge des diarrhées (Bruneau, 2016). De nombreuses propriétés pharmacologiques sont confirmées, notamment des vertus sédatives, relaxantes, anxiolytiques, anti-convulsivantes, des propriétés analgésiques, antipyrétiques et antibactériennes (Bruneau, 2016).

L’usage du cannabis peut provoquer une psychose, une consommation répétée entraînant des dommages physiques, psychiques ou sociaux pour le sujet lui-même ou son environnement sans qu’il y ait dépendance.

En dehors des troubles mentaux précédemment évoqués, certaines Etudes phyto-chimiques et activité anti-radicalaire des feuilles de Nicotiana tabacum L. (Solanaceae) et de Cannabis sativa L. (Cannabaceae) Thèse de Pharmacie 2020 /

Les Contextes de consommation peuvent rendre d’emblée très nocifs des usages de cannabis et doivent donc faire l’objet d’une attention particulière : grossesse, conduite de véhicule, exercice de certaines professions notamment les postes de sûreté/sécurité. La consommation de cannabis par une femme enceinte peut entraîner un certain nombre de problèmes sur la grossesse et la périnatalité, pas de tératogénicité sévère mais la possibilité d’anomalies structurales mineures, un risque d’hypotrophie et de troubles du comportement et du sommeil chez le nouveau-né. Des troubles des cognitions et des fonctions exécutives peuvent être observés de façon différente chez le jeune enfant (9- 12 ans) après une exposition prénatale au cannabi.

En ce qui concerne les autres facteurs un dérèglement mental peut être causé.

Au Mali, pour ce qui est du cannabis, en plus pour une consommation illégale, li commence à faire l’objet de culture officielle pour l’exportation. De nombreux travaux indiquent que le stress oxydant est impliqué dans le développement de plus d’une centaine de pathologies (maladies cardiovasculaires, Cancer, diabète, arthrite rhumatoïde). De nombreuses études ont démontré aussi les propriétés anti radicalaires des extraits des feuilles du tabac (Sharma et al., 2015), et des extraits des feuilles du cannabis .

Dans le but d’une exploitation thérapeutique de ces deux plantes en Médecine traditionnelle, la présente étude a pour objectif d’analyser la composition chimique et l’activité anti radicalaire des feuilles de Nicotiana tabacum L. (Solanaceae) et de Cannabis sativa L. (Cannabaceae) dans le but de valoriser leur utilisation traditionnelle.

Ces plantes psychotropes, nous en connaissons dans nos sociétés : le tabac, la vigne ou encore le cannabis, la consommation de certaines est légalement autorisée, parfois valorisée, au sens propre du terme. Les termes et expressions substances vénéneuses, stupéfiants et psychotropes renvoient donc à des notions juridiques, lesquelles sont aujourd’hui basées sur des questions de santé publique. Ils définissent des substances psychoactives pouvant faire l’objet d’addiction, de pharmacodépendance ou d’abus.

J’ajouterais qu’entre aussi en jeu des questions de normes sociales, puisque ces substances agissent sur le système nerveux central en induisant des modifications de la perception, des sensations, de l’humeur et/ou de la conscience, donc du comportement.

Adama K.

Source: Le Soft

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