Colonel-Major Nema Sagara : Portrait d’une femme dévouée
A cheval sur ses principes, femme de poigne, bousculant toutes les considérations fondées sur le genre, le Colonel-major Néma SAGARA puisque c’est d’elle qu’il s’agit, est originaire de Sagourou. Fille de l’Adjudant-chef (ER) de gendarmerie Joseph Mérepin SAGARA, Néma s’est très vite intéressée au métier des armes. A ce titre, Après avoir décoché le baccalauréat en 1984 au Lycée Askia Mohamed, elle est recrutée dans l’armée au compte du contingent 1986.
Après la formation commune de base au Centre d’Instruction de la Base aérienne 101 de Senou, elle est affectée à la base aérienne 100 de l’Armée de l’air. Entre 1986 et 1989 elle effectue les formations de Certificat d’Aptitude Technique numéro un (CAT1) Armée de l’Air et (CAT2) Armée de Terre à Koulikoro.
Très vite remarquée pour sa rigueur, sa ténacité et son aptitude dans le commandement, elle est nommée chef de Section du service effectif de la base aérienne 100. Après deux ans, elle fit un passage entre autre, à la Direction de l’instruction de l’état-major de l’armée de l’air, au bureau des opérations extérieures de l’Etat-major Général des Armées où elle assurait la gestion des dossiers relatives aux opérations extérieures .
Entre 2007 et 2009, elle intervient à l’Ecoles de Maintien de Paix Alioune Blondine BEYE, comme instructeur permanent où elle assurait les fonctions d’adjoint au Directeur du Bureau des études et doctrines. En 2010, elle est affectée comme chef de bureau des opérations à la Commission Nationale de Lutte contre la Prolifération des Armes légères et de petit calibre.
Les évènements de 2012 vont jouer un tournant décisif dans la carrière professionnelle de Néma SAGARA, alors Lieutenant-colonel fraichement revenue de l’école de Guerre de Washington aux Etats-Unis (National Defense University).
Elle est engagée dans la guerre au Nord. Elle devient ainsi la première femme militaire engagée sur le théâtre des opérations dans le cadre de la reconquête des régions du Nord. Elle sera alors basée au Poste de Commandement (PC) de Gao où elle a assuré les fonctions de chef de centre des actions civilo-militaires.
Toujours fidèle à ses engagements, elle est nommée en juillet 2012, après avoir quitté le front, Directeur du Centre de Formation Commune de Base (FCB) du contingent 2013 de Koutiala, où elle assure avec dévouement la formation des recrues destinées à renforcer les effectifs des Forces Armées Maliennes (FAMa). Ainsi, elle assure la formation physique et morale de plus de 1000 hommes engagés volontaires.
Grâce à sa détermination, les plus hautes autorités lui renouvèleront leur confiance en la nommant en 2016, Commandant de la Base 100 de Senou avant de lui confier, une année plus tard, les fonctions de Secrétaire Permanent de Lutte Contre La Prolifération des Armes Légères et de Petit Calibre, suivant le Décret n°2017-05000/P-RM du 12 juin 2017. Commence alors pour le Colonel-major SAGARA un nouveau combat. Un combat qu’on ne gagne pas par la force des armes mais plutôt par la pertinence du dialogue et la force de la collaboration avec les populations. Ce combat contre la prolifération des armes légères, Néma SAGARA entend le mener avec toute son énergie pour que notre pays connaisse la paix et la stabilité, gages de tout développement harmonieux. C’est pourquoi, elle n’hésite pas chaque fois que l’occasion se présente de ressasser ceci:
“La lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre exige une plus grande collaboration entre les populations et nos structures chargées de cette mission. C’est pourquoi, j’invite l’ensemble des acteurs à faire preuve de coopération pour que nous trouvions ensemble les solutions à cette question cruciale qui menace la paix et la stabilité de notre pays”.
Diplômée en Gestion du Centre Africain d’Etudes Supérieures de Dakar, le Colonel-major Néma SAGARA a suivi plusieurs formations militaires et académiques. Notamment, au Command staff Collège du Nigéria, Defense linguistic courses au Etats-Unis, etc.
Le Colonel-major Néma SAGARA est chevalier de l’ordre national du Mali et dispose, au titre des décorations étrangères de la médaille de la Défense Nationale française (échelon or) et de la médaille des Nations Unies du Libéria MINUL (2005).
Source: L’Observatoire