EDM-SA : Vers un plan de délestage pour permettre aux usagers de mieux s’organiser

Afin d’informer l’opinion sur la crise énergétique qui secoue notre pays depuis quelques mois surtout à l’orée du mois béni du ramadan qui coïncide avec une période de forte chaleur, le directeur général de l’Energie du Mali (EDM-SA), Abdoulaye Djibril Diallo, a animé, le jeudi 7 mars 2024, un point de presse au cours duquel il a abordé toutes les questions relatives à cette crise notamment l’état des lieux de la crise énergétique au Mali, la gestion des hydrocarbures, la gestion du mois de ramadan. Il a aussi dégagé les perspectives à court et moyen termes.

A  l’entame de ses propos, le conférencier a laissé entendre que notre besoin en électricité a considérablement augmenté pendant ces vingt dernières années car, selon lui, il y a 20 ans le besoin en électricité était estimé à un peu plus de 600 millions de KWh qui est passé aujourd’hui à plus de 3 milliards de KWh donc le besoin a été multiplié par 7.

A ses dires, l’état des lieux de la crise énergétique au Mali laisse apparaitre, entre autres, l’augmentation de la demande, le manque d’investissement, la croissance de la part du thermique dans le mix énergétique, le coût de production du thermique élevé par rapport à l’hydroélectrique et tributaire des cours mondiaux du combustible, la baisse de la production hydroélectrique à cause de la faible pluviométrie, l’augmentation du prix du carburant sur le marché mondial, la rupture de l’équilibre tarifaire, le fort endettement de la société et l’insécurité qui sévit dans notre pays depuis plus d’une décennie. A l’en croire, pour la période de février à juin 2024, le barrage de Sélingué produira 73,76 GWh, soit 5,22 % de la production totale, celui de Manantali, 276,63 GWh, soit 19,57 %, les centrales thermiques, 994,86 GWh, soit 70,38 %, les centrales solaires, 36,38 GWh, soit 2,57 %, les réseaux interconnectés, 31,89 GWh soit 2,26 %. Il ajoutera que la production totale est estimée à 1413,53 GWh contre une demande de 1 441,05 GWh, soit un déficit de 27,53 Gwh.

En ce qui concerne la gestion des hydrocarbures, il a précisé que celle-ci est tributaire d’un certain nombre de facteurs notamment la période de forte chaleur avec l’augmentation de la demande et des besoins en combustibles ainsi qu’aux problèmes d’approvisionnement et à l’insécurité.

Ainsi, dira-t-il, pour la couverture optimale de la pointe 2024 dépendra essentiellement de l’approvisionnement du combustible, la société doit mettre à la disposition des centrales thermiques 21 citernes de 45 000 litres en fuel HFO et 18 citernes de 45 000 litres en LFO par jour.

S’agissant de la gestion du mois de ramadan, il a assuré qu’il est prévu une diminution significative des temps de délestage notamment à travers la communication d’un plan détaillé de délestage pour permettre aux usagers de mieux s’organiser ainsi que le suivi de l’approvisionnement et constitution du stock.A l’entendre, depuis janvier 2024, l’Etat a mobilisé 42 millions de litres dont 28 millions seront disponibles pour la couverture du mois de ramadan. Pour cela, il a assuré de la disponibilité du parc de production, des postes et lignes de transport, la réduction des temps de coupures sur incident ainsi que la forte mobilisation des équipes de veille et de dépannage.

En termes de perspectives à court et moyen termes, il a déclaré que la société envisage, entre autres, la poursuite des efforts engagés à court terme, la restructuration de la dette bancaire, l’amélioration de la gouvernance, la diminution des charges, la revalorisation et mobilisation de l’expertise locale, la digitalisation des services.

Pour finir, il a rendu un vibrant hommage à ses collaborateurs qui se battent jour et nuit pour assurer la fourniture de l’électricité.

                                                                                      

Boubacar Païtao

Aujourd’hui-Mali

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