#Mali : Politique, défense et sécurité : Les faits marquants de l’année 2023

Plusieurs faits auront marqué l’année 2023 dans notre pays. Cette année avait débuté par un dénouement heureux dans l’affaire des 49 militaires ivoiriens arrêtés le 10 juillet 2022 et détenus au Mali pendant près de six mois. Condamnés par la justice malienne à 20 ans de prison fin décembre de la même année, ils ont subi d’une grâce présidentielle avec remise de peine de la part du colonel Assimi Goïta en début janvier 2023.

Sur le plan politique, 2023 a vu la remise du projet de Constitution au chef de l’État par la commission de finalisation à la suite du travail de celle chargée de la rédaction de la nouvelle Constitution.

La réunion tripartite des ministres des Affaires étrangères du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée, à Ouagadougou le 8 février, est aussi un évènement important de l’année qui vient de s’achever. Le 10 mars, les autorités de la Transition ont annoncé un léger rapport du référendum constitutionnel initialement prévu le 19 mars. Ensuite le 5 mai, elles ont annoncé la tenue de ce référendum pour le 18 juin. La nouvelle Constitution a finalement été adoptée par le peuple malien avec un taux sans appel de 96,91%. Ensuite, le président de la Transition l’a promulguée le 22 juillet, marquant ainsi le passage de notre pays dans la 4ème République.

Sur le plan sécuritaire, l’année 2023 a été marquée par la montée continue en puissance des Forces armées maliennes (FAMa), le retrait de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) et l’occupation des entreprises qu’elle occupait à travers le pays. Pour rappel, devant le Conseil de sécurité des Nations réuni le 16 juin, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop exigeait le « retrait sans délai » de la Minusma. Selon lui, la Mission onusienne semble devenir partie du problème dans notre pays. Le vendredi 30 juin, les membres du Conseil de sécurité des Nations unis ont adopté à l’unanimité, le projet de résolution qui met fin à la Minusma et décide de son retrait allant du 1er juillet au 31 décembre.

En application de cette résolution, la Minusma a rétrocédé une à une, ses entreprises aux FAMa. Les transferts des camps à Ogossagou, Goundam et Ménaka ont été pacifiques. Contrairement à ceux-ci, il y a eu des incidents à Ber. Pour la Région de Kidal, le retrait des entreprises a commencé par celle de Tessalit. À Tessalit, le camp a été rétrocédé aux FAMa le samedi 21 octobre. Après Tessalit, la Mission onusienne a quitté le camp d’Aguelhok précipitamment sans rétrocéder l’emprise qu’elle occupait aux FAMa comme convenu dans le plan de retrait. Idem pour le camp de Kidal qu’elle a également quitté dans l’urgence. C’était sans compter que l’Armée malienne était préparée à toutes les éventualités dans le cadre de l’occupation des entreprises cédées ou abandonnées par la Mission. Elle a poursuivi son avancé contre vents et marées, surmontant tous les obstacles dressés par les indépendantistes touaregs avec leurs alliés terroristes.

RETOUR TRIOMPHAL – En véritables héros, les FAMa sont rentrées triomphalement à Kidal le 14 novembre, marquant ainsi leur retour dans cette ville après plus de 10 années d’absence. L’attente aura été longue, très longue. Mais dans le cadre de l’occupation des entreprises abandonnées par la Mission onusienne, les FAMa se sont emparées de Kidal, représentant cette ville stratégique qui était devenue un enjeu majeur de souveraineté pour l’État malien. Le retour de l’Armée a été suivi les jours suivants par la nomination d’un nouveau gouverneur en la personne du général Alhadji Gamou. Après sa nomination, il a rejoint son poste et le retour des services sociaux de base se fait progressivement. La Minusma a également rétrocédé aux autorités maliennes ses camps de Sevaré, de Tombouctou et fermé son Quartier général à Bamako.

Le 1er janvier a marqué le début de la période de liquidation de la Mission. L’année qui s’est achevée a également été marquée par la signature du Pacte de stabilité sociale et de croissance, le vendredi 25 août, sous la présidence du président de la Transition le colonel Assimi Goïta. Elle a également été marquée par la visite du chef de l’État à Moscou en Russie où il a participé au 2ème sommet Russie-Afrique. En marge de ce sommet, le colonel Assimi Goïta a rencontré le samedi 29 juillet, le président russe Vladimir Poutine.

Les échanges ont porté surtout sur le renforcement de la coopération entre les deux pays dans divers secteurs pour le grand bonheur des deux peuples. Après cette mission, une délégation malienne de haut niveau a séjourné en Russie où il y a eu la signature de plusieurs mémorandums d’entente avec des sociétés d’État russes. Ensuite, une délégation russe a été dépêchée à Bamako dans le cadre de la concrétisation de ces projets.

Un autre fait marquant de l’année 2023 est la promulgation par le chef de l’État, le 28 août, du nouveau Code minier après son adoption par le Conseil national de Transition (CNT). Ce Code renforce les intérêts de l’État malien dans le secteur minier. 2023 aura également été marqué par l’annonce d’un léger rapport de l’élection présidentielle. Le gouvernement de la Transition a en effet annoncé le 25 septembre dernier, qu’après avoir mené les réformes politiques et institutionnelles prioritaires, il a décidé d’organiser exclusivement l’élection présidentielle pour sortir de la Transition.

Avant de préciser que les dates de l’élection présidentielle de février initialement prévues pour le dimanche 4 (premier tour) et le dimanche 18 février 2024 pour le second tour connaitront un léger rapport pour des raisons techniques. L’annonce de ce rapport a suscité de nombreuses réactions au niveau de la classe politique et de la société civile. Même si certains ont exprimé leur adhésion à cette décision, de nombreuses formations politiques ont énoncé une décision unilatérale et non consensuelle. Avant d’appeler les autorités de la Transition à respecter leurs engagements et au dialogue avec la classe politique.

Un autre fait marquant de l’année qui s’est achevée est la création de l’Alliance des États du Sahel (AES) qui est un pacte de défense mutuelle conclu entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso le 16 septembre. L’opérationnalisation de cette Alliance est en cours. Il y a déjà eu des rencontres au niveau ministériel à Bamako. Et le 30 décembre dernier, les Premiers ministres du Niger, du Burkina Faso et du Mali se sont réunis à Niamey pour réaffirmer l’engagement des trois pays à tirer pleinement profit des opportunités qu’offre cette nouvelle dynamique de coopération ainsi qu’à faire. face à l’ensemble aux défis sécuritaires et politiques.

L’année 2023 s’est terminée alors qu’il y a une tension diplomatique entre le Mali et l’Algérie. Les deux pays ont rappelé leurs ambassadeurs. Le gouvernement du Mali dénonce des actes inamiques des autorités algériennes qui, au nom du processus de paix, ont déroulé le tapis rouge à des indépendantistes qui ont pris des armes contre le Mali sans associer l’État malien.

Dieudonné DIAMA

Essor

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