Nara : Les FAMa infligent une correction aux bandits qui sévissent dans la zone

Le samedi 4 avril 2020, les FAMa ont neutralisé quatre bandits à la frontière mauritanienne. Ces bandits avaient braqué deux véhicules ce jour dont celui du chef de bureau de la douane de Nara. Après le forfait, l’armée et un agent des douanes de Nara ont engagé des poursuites et arrêté les bandits. Trois sont morts et un demeure vivant. Grâce à ce dernier, les complices seront identifiés et neutralisés. Il s’agit d’un grand ouf de soulagement pour les populations traumatisées par toutes ces attaques et enlèvements.

C’est juste à la frontière mauritanienne qu’il y a eu accrochage entre les FAMa et les bandits. Les deux véhicules ont été récupérés. Côté FAMa pas de perte en vie ni de blessé. Ces assaillants sont auteurs de plusieurs braquages sur l’axe Nara Mourdiah. En rappel, ces bandits avaient braqué le véhicule de la candidate de l’URD aux législatives Mme Keïta OumouTounkara le 8mars et le 20 mars le véhicule du candidat de PRVM FASOKO a été enlevé par ces bandits sur le même axe.

Les militaires de la 322ème compagnie de Nara sont à pied d’œuvre nuit et jour pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. Ils effectuent des opérations de ratissage dans la forêt de Wagadou afin de dénicher les bandits armés. Des patrouilles sont aussi organisées à la veille et le lendemain des foires en plus de celles ordonnées par la hiérarchie en début de soirée jusqu’au matin. Malgré les efforts de ces braves militaires, les populations de Nara vivent dans une angoisse totale.

Dans cette localité, les activités tournent au ralenti et les populations subissent au quotidien la psychose d’une quelconque attaque de la part des bandits armées qui sillonnent toute la zone. Le calvaire commence dès Kwala, le premier village où l’on abandonne le goudron pour emprunter la route en terre malgré la presence d’un poste de sécurité des FAMA, longue de près de 200km. Sur ce tronçon, la traversée de la vallée du serpent, connue sous l’appellation la « forêt de Gringalet’ », est considérée par les usagers, comme le plus dangereux tronçon. Que ce soit pour ceux qui souhaitent se rendre à Nara ou à Bamako. Cette forêt est le prolongement de la forêt du Wagadou.

Il s’agit de l’axe Mourdiah-Kaloumba distante de plus de 52 km dont la route est impraticable avec un paysage forestier jusqu’à Kaloumba. C’est à ce niveau que les voyageurs sont le plus souvent victimes des attaques. D’ailleurs, ce fut le cas du Commandant de Brigade de la commune de Guiré. Il y a été enlevé avec son véhicule par les bandits armés après avoir lâchement tué son chauffeur.

Les acteurs des ONGs sont obligés de restreindre leurs activités à cause de l’insécurité  et le mauvais état des tronçons. Selon notre interlocuteur, les jours de mission sont choisis et les missions n’arrivent plus dans certains villages.

Avant 2012, l’on parlait de l’insécurité dans plusieurs régions au nord du pays, sous forme de banditisme résiduel. Mais, depuis la crise de 2012, en plus des régions au nord du pays, le centre du Mali est sous le joug d’une insécurité exceptionnelle. Et, les cercles de Nara et de Banamba n’échappent pas à cet état de fait.

Les administrateurs, les élus locaux, les enseignants et même des chefs de villages, y ont été contraints à abandonner leur poste. Comme un vent planifié qui souffle du nord vers le sud, l’insécurité est en train d’élire domicile dans la région Koulikoro, notamment dans les cercles de Banamba et de Nara. Et, à analyser la situation de prêt, l’on pourrait sans risque de se tromper dire, si rien n’est fait dans l’urgence pour rassurer les populations, dire que le Mali est en passe de perdre le contrôle d’une grande partie de la région de Koulikoro, notamment les cercles de Banamba et de Nara.

Aujourd’hui, tout porte à croire que l’insécurité est en passe de s’installer en demeure dans la région de Koulikoro. Contrairement à ceux qui pensent que cette insécurité est « résiduelle », nous disons qu’elle est réelle et permanente dans plusieurs localités des cercles de Banamba et de Nara.

A Nara, l’armée est sur le qui-vive, simplement à la vue du camp militaire de Nara, l’on comprend tout le sérieux de l’armée malienne à défendre cette ville. Mais, comme le cercle de Nara, avec une population de 242 990 habitants, est vaste de 30 000 Km2, avec 11 communes (Allahina, Dabo, Dilly, Dogofry, Fallou, Guénéibe, Guiré, Koronga, Nara, Niamana et Ouagadou), il faut dire que la tâche n’est pas aisée, surtout quand la menacé n’est pas localisée, elle peut surgir à tout moment, là où on s’attend le moins. Et, cela suffit pour installer les populations dans une peur quotidienne.

Mahamadou YATTARA

 

SourceInf@sept

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