Mamadou Sinsy Coulibaly, président du Conseil National du Mali : « La menace du coronavirus a un gros impact sur l’économie malienne »
Mamadou Sinsy Coulibaly, président du Conseil National du Mali : « La menace du coronavirus a un gros impact sur l’économie malienne »
Parti de Wuhan en Chine, le Coronavirus s’est répandu en quelques semaines sur tous les continents. Le Mali, pourtant entouré de voisins comptant parfois de nombreux cas déclarés, n’en a, pour l’instant, déclaré aucun. La rencontre d’échange entre le Conseil National du Patronat du Mali et le ministère de la santé visait à mettre en place une coalition du secteur privé contre l’épidémie. Dans son allocution, le président du Conseil National du Patronat du Mali, Mamadou Sinsy Coulibaly a déclaré que la menace du coronavirus a un gros impact sur l’économie malienne, surtout sur les affaires. « La fermeture des frontières a réduit énormément la mobilité des hommes d’affaire. Dans nos entreprises, il y a beaucoup de baisse de revenus parce que la consommation a baissé, il y a eu des dépenses supplémentaires, tout ceci conduit à l’affaiblissement du secteur privé», a expliqué M. Coulibaly. Néanmoins, précise le président du CNPM, les entreprises maliennes ont pris des mesures préventives : persévérer dans la préservation de l’emploi dans les entreprise, demander aux industriels du Mali de continuer leur production coute que coute, assurer l’autonomisation du pays en denrées alimentaires, mise en place d’une cellule de crise. « Le CNPM réaffirme la disponibilité du secteur privé pour travailler en collaboration et en bonne intelligence avec le ministère de la santé sur un plan d’action Etat-Privé. On insiste sur la nécessité de prendre en compte les recommandations et préoccupations du CNPM pour bâtir ensemble une nouvelle dynamique dans la lutte contre ce virus », a indiqué Mamadou Sinsy Coulibaly.
Pour sa part, le ministre de la santé et des affaires sociales, Michel Sidibé, a, dans son speech, mis l’accompagnement « indispensable » du secteur privé dans la lutte contre le virus au Mali. « C’est certainement la pire des crises sanitaires depuis la grippe espagnole qui a tué 50 millions de personnes. Le secteur privé est indispensable lorsque nous avons une pandémie. La crise de santé publique risque d’être beaucoup plus grave qu’on ne le pense. « Ce virus se propage malheureusement silencieusement et rapidement, les symptômes peuvent se développer sans qu’un individu ne le sache. Il ne faut pas qu’on se méprenne, la situation peut être très grave, c’est une réelle menace, mais pas seulement pour la santé, c’est un virus qui va affecter la sécurité, la stabilité et la croissance économique mondiale », a déclaré Michel Sidibé. Le ministre s’est aussi réjoui de l’organisation d’une rencontre, car, dit-il, « il ne faut pas qu’on se leurre, les conséquences vont se faire sentir sur l’économie. » « Ça risque de toucher nos économies très liées à l’économie mondiale, on doit se donner la main. Le covid 19 aura des conséquences majeures sur la rentabilité, la productivité… », a indiqué le ministre. Il ajoutera qu’il faut encore plus de vigilance face au coronavirus. De son avis, « le couloir terrestre fait peur » aujourd’hui. Le ministre explique qu’après sa visite des cordons sanitaires terrestres (Zegoua, Heremakono, Koury, Sona…) qui permettent, chaque jour, a à peu près 1500 personnes d’entrer au Mali, « les frontières sont poreuses» et le dispositif mis en place n’est pas « très fort.» « La situation peut être très grave, nous avons aujourd’hui 170 cas qui ont été testés et qui sont négatifs, mais cela ne veut pas dire que le virus n’existe pas parmi nous…Il faut se préparer, il ne faut pas prendre ça à la légère. », a expliqué le ministre.
Madiassa Kaba Diakité
Source: Le républicain