Quatre interpellations au Mali après l’effondrement d’un immeuble ayant fait 15 morts

Quatre personnes ont été interpellées dans le cadre de l’enquête sur l’effondrement d’un immeuble d’habitation ayant fait 15 morts dimanche à Bamako, ont annoncé mardi des sources proches du dossier. Le propriétaire de l’immeuble et deux élus locaux figurent parmi les personnes interpellées. L’identité de la quatrième n’a pas été précisée.Le troisième et dernier étage, en construction, de cet immeuble situé dans le quartier de Banconi Salemebougou, dans le nord de la capitale malienne, s’est écroulé dimanche vers 04H00 du matin sur les autres étages, occupés par une cinquantaine de personnes.Les secouristes ont pu extraire des décombres 16 personnes en vie, mais 15 sont décédées dans le sinistre, selon le dernier bilan établi dimanche soir par le ministère de la Sécurité et de la protection civile.Une enquête a été ouverte, visant notamment le propriétaire, qui était « en fuite », selon la police. »Lundi et mardi, quatre personnes, dont le propriétaire et deux élus, ont été arrêtées », a affirmé mardi une source proche de l’enquête. « Ils doivent être tous rapidement présentés devant un juge ». »Les deux élus s’étaient présentés une semaine avant le drame devant le propriétaire pour échanger sur +une interdiction verbale+ de construire, pour arrêter les travaux », a déclaré une autre source proche du dossier. »La question est notamment de savoir si, contre de l’argent, les élus ont laissé faire », a ajouté la même source, alors que de nombreux bâtiments sont construits au Mali sans autorisation et que la corruption est largement répandue dans le pays.Le propriétaire de l’immeuble, un homme âgé, « ne veut pas trop parler pour le moment », a indiqué une source policière. « Il dit qu’il est à la fois le propriétaire, le maître d’ouvrage et le chef du chantier. Mais il ne veut pas pour le moment donner le nom du chef des maçons ».Un élu de la commune 1 de Bamako, où l’immeuble est situé, Moussa Dially, a affirmé lundi que le propriétaire s’était « arrangé » pour construire une structure de trois étages en béton sur un « soubassement en banco » (terre crue). »C’est clair, l’immeuble a été construit sans autorisation. Il est évident qu’il y a eu des défaillances », avait pour sa part déclaré le gouverneur de Bamako, Baba Hamane Maïga.

AFP

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