Prétendue prise de certaines localités du Nord par les terroristes : Dr Aly Tounkara dénonce une coopération entre les entrepreneurs de la terreur

Dans une analyse qu’il a publiée mercredi, Dr Aly Tounkara, expert défense et sécurité au Centre des études sécuritaires et stratégiques au Sahel (CE3S) se prononce sur les informations relayées par certains médias alléguant la prise de certaines localités dans le Nord du Mali par les groupes terroristes.

Dans son texte intitulé «arrêtons d’être gouvernés par la désinformation et la calomnie», le chercheur signale que depuis quelques semaines, certains médias relayent la prise de certaines localités dans le Nord du Mali (en particulier la zone dite des trois frontières) par l’État islamique et le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (JNIM) au grand dam de l’Armée malienne (qui aurait abandonné les populations à leur triste sort).

Pour Aly Tounkara, ces médias ont la particularité de ne jamais évoquer les victoires très significatives remportées par l’Armée malienne dans sa lutte contre la nébuleuse, encore moins la résilience des populations qui, bien que perdant tout au quotidien, restent dans leurs terroirs.

«Il convient de mentionner que l’État islamique est moins en guerre contre les autres factions terroristes, qu’en compétition avec elles. Tous les entrepreneurs de la violence au Mali et même au-delà, ont la même finalité : rendre les États défaillants aux yeux des populations et par là, préparer le terrain à d’autres occupants», analyse l’expert.

Selon lui, les attaques contre les populations et les symboles de l’État dans les parties dites Nord et Centre du Mali montrent précisément une réelle coopération entre ces entrepreneurs de la terreur. Même si une certaine rivalité s’est parfois manifestée localement au travers des combats pour des raisons souvent plus personnelles qu’idéologiques.

À l’analyse, le chercheur soutient qu’on peut observer une congruence entre ces groupes, qui se prêtent ou se louent mutuellement des éléments et même des armes lourdes au gré des évènements.

«C’est une ignominie et une pure manipulation afin d’alimenter l’idée que la solution passe inéluctablement par un renversement de la gouvernance militaire en place», a-t-il fait savoir, ajoutant que c’est une posture qui stipule qu’il y a «une bonne violence» et une «mauvaise violence» pour paraphraser Jacques Baud.

Dieudonné DIAMA

L’Essor

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