L’ancien PM Mohamed AG hamani après le drame d’OGossagou: « L’ennemi, ce n’est ni le gouvernement, ni l’opposition ni la société civile, l’ennemi a un seul nom : notre propre désunion »
La tragédie d’Ogossagou, selon l’ancien Premier ministre Mohamed Ag Hamani, vient s’ajouter à l’effervescence politique, religieuse et syndicale à Bamako. Il s’exprimait lors d’une conférence de presse le 2 avril. «Il revient à chacune et chacun de nous de contribuer à apaiser pour nous éviter l’irréparable. Aucun patriote, aucun citoyen ne peut être indifférent aux menaces qui planent sur notre nation », a-t-il déclaré.
Pour ag hamani, la nation toute entière est en proie à une crise structurelle, l’etat, affaibli, se débrouille tant bien que mal pour apporter des solutions aux problèmes, aux revendications et urgences de secteurs sociaux divers. au même moment, la tragédie d’ogossagou vient davantage confirmer l’extrême fragilité du tissu social malien. le conférencier a estimé que cette tragédie doit inspirer, interpeller et surtout inviter le peuple à plus de réflexion, d’introspection et surtout d’autocritique. Si les problèmes du Mali peuvent avoir des ramifications et des causes en partie extérieures, elles sont pour l’essentiel, maliennes et leurs solutions ne viendront que des Maliens. « Ce qui s’est passé à ogossagou constitue une tragédie pour tout le Mali. le village martyr a certes payé le plus fort, payé de son sang et de ses larmes mais ce qui lui est arrivé fend le coeur de toute la république. Cette tragédie dépasse le village, la région de Mopti et transcende toutes les ethnies », a-t-il expliqué. les victimes de cette barbarie, a indiqué ag hamani, sont des victimes malienne, et ne sont ni peules ni dogons. « Tout comme hier au nord les nombreuses victimes ne sont ni sonrhaïs, ni arabes, ni touaregs et d’autres ethnies mais tout simplement maliennes ; elles sont nos sœurs et nos frères, nos compatriotes. nous avons le devoir de… tout faire pour qu’un tel crime ne se répète plus sur notre terre », a-t-il poursuivi. l’ancien Premier ministre a demandé surtout aux Maliens de ne pas se tromper d’ennemis ni de combat. « l’ennemi, ce n’est ni le gouvernement, ni l’opposition ni la société civile. l’ennemi a un seul nom, un seul, je le répète : notre propre désunion et nous devons en ces temps de tragédie et d’épreuves, contribuer à l’apaisement, à la cohésion sociale. evitons les discours de haine, de violence, d’exaltation des différences ethniques. Tout le monde a le devoir d’aider le Président de la république et le gouvernement car si tout s’écroule, ce sont nos ennemis qui vont en récolter les dividendes », a conseillé ag hamani. l’ancien Premier ministre parlait en tant que président de la coalition citoyenne de la société civile pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale (CCSC-Purn). il a ainsi profité de l’occasion pour dire que «le gouvernement a le devoir d’écouter aussi la société civile et l’opposition qui, à leur tour, ont l’obligation de ne pas se dérober à l’appel de la nation et de l’histoire». Soumaila T. Diarra