La CEDEAO prête à une « solution négociée » après le retrait du Mali, du Burkina et du Niger

Après l’annonce de retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) s’est déclarée prête,  hier dimanche,  dans un communiqué à trouver « une solution négociée ». Bien que l’organisation ouest africaine n’ait pas encore reçue une notification de retrait, elle estime d’ores et déjà que ces trois pays sont « membres importants de la Communauté ». Laquelle communauté, selon elle, « reste engagée à trouver une solution négociée à l’impasse politique » créée par l’annonce de leur retrait dimanche dans un communiqué commun.

Le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont surpris  tout le monde le week-end passé dans un communiqué commun  dans lequel ils ont annoncé leur retrait sans délais de l’organisation  régionale.  Ces trois pays justifient  leur décision  par l’absence  d’assistance de la CEDEAO à l’endroit de leurs Etats dans le cadre de  notre lutte existentielle contre le terrorisme et l’insécurité. Pire,  selon eux,  elle a adopté « une posture irrationnelle et inacceptable en imposant des sanctions illégales, illégitimes, inhumaines et  irresponsables en violation de ses propres textes ».  Lesquelles sanctions fragilisent davantage  les populations déjà meurtries par des années de violence imposée par des hordes terroristes instrumentalisés et téléguidées.

La décision de retrait  de la CEDEAO pourrait  avoir des conséquences sur la circulation des personnes et des biens,  sur les exonérations  commerciales  et  l’obligation de ces populations de trois pays  à payer des titres de séjour  au sein de l’espace CEDEAO. Ce retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger  n’aurait pas également sans conséquence pour la CEDEAO parce que  l’organisation sous régionale va  perdre  en superficie 2 781 000 km2 sur ses 5 113 000km2, soit 54,39%.  C’est-à-dire  plus de la moitié de sa superficie. C’est également quelque 75 millions de consommateurs que la CEDEAO va  perdre si jamais  ce retrait est acté.

Après cette annonce, le Mali, le Niger et le Burkina Faso  devront notifier leur décision de retrait au secrétariat exécutif de la CEDEAO conformément à l’article 91 du traité de retrait.  Selon cette disposition de la CEDEAO,  si cette notification n’est pas retirée dans un délai d’un an, cet Etat cesse d’être membre de la Communauté. « Au Cours de cette période d’un an visée au paragraphe précèdent,  cet Etat membre  continue de se conformer  aux dispositions du présent Traité et reste tenu à s’acquitter  des obligations qui l’incombent en vertu du présent Traité », précise l’article 91  du traité de la CEDEAO.

Il y a 49 ans, précisément en mai 1975, le Mali, le Niger et Burkina Faso créaient, avec  douze de leurs pairs à Lagos, la Communauté Economique  des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). L’objectif des pères fondateurs visaient à  réaliser l’intégration entre les Etats de la sous-région  qui  se sont transformés plus tard par les idéaux de fraternité, de solidarité, d’entraide, de paix et de développement.  Aujourd’hui, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, menacés dans leur existence par des attaques terroristes, n’y se retrouvent plus. En contrepartie, ils ont lancé l’Alliance des Etats du Sahel qui vise pratiquement les mêmes objectifs que la CEDEAO.

 Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net

 

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