Insécurité à Bamako et environ: une semaine sanglante !

En une semaine, les bandits armés ont privé au moins cinq personnes de leur vie, rien qu’à Bamako et ses environs. Cette insécurité grandissante interpelle les plus hautes autorités, qui apparemment, n’ont plus le contrôle du navire Mali, depuis un certain temps. Et pour cause, bien avant les manifestations du 10 juillet dernier, les populations ne dormaient plus déjà que d’un œil, à cause de la terreur de ces bandits à grand chemin.

Le mercredi dernier, un jeune a été poignardé à mort dans un taxi par un inconnu à la commune IV. À cela s’ajoute le crime crapuleux commis sur le jeune pharmacien, le Dr Amadou KODJO, le weekend dernier. Le lundi encore, les bandits armés ont tué Boureima KASSAMBARA lorsqu’il quittait l’Université de Kabala où il travaillait comme archiviste.
Comme les deux premiers, Bouerima laisse derrière lui une veuve inconsolable et des enfants très jeunes, qui ne savent plus à quel saint se vouer. Comme si cela ne suffisait pas, les passagers des cars en prévenance de Ségou ont été dépouillés de leurs biens, ce 21 juillet 2020. Un car de la compagnie ‘’Diarra Transport’’ qui a refusé de s’arrêter a été criblé de balles, occasionnant deux morts, dont le chauffeur et plusieurs blessés.
Voilà le quotidien des Maliens depuis quelque temps, sous les yeux impuissants des forces de l’ordre qui réagissent souvent très tardivement ou n’agissent même pas dans la plupart des cas.
Pour le moment, excepté le cas du braquage de de la pharmacie KODIO où la police a pu identifier et mettre la main sur le principal suspect, les auteurs des autres crimes courent toujours dans la nature et sont prêts à commettre d’autres forfaits, dès que l’occasion se présente à eux.
Ces crimes à répétition sont devenus le quotidien des Bamakois depuis des mois. Que cela soit dans le secteur du transport inter-urbain du secteur, dans les marchés et les grands magasins, le Malien n’est plus tranquille, puisque les villes sont désormais infestées des bandits de grand chemin qui n’ont rien à voir avec ceux qualifiés de terroristes au nord et au centre du pays. Le cas d’un jeune présumé braqueur de la pharmacie dénoncé par sa propre famille à Magnambougou, en est la parfaite l’illustration. Selon nos informations aucune de ces personnes identifiées par la police n’est à leur première expérience.
Cette insécurité résiduelle depuis des années, est sans nul doute, une des causes de la contestation populaire qui secoue notre pays depuis des semaines. Dans la forêt de la Faya, entre Zantigulia et Kasséla, les passagers se font dépouiller de leurs biens très fréquemment surtout à la veille des fêtes de fin d’année. Pourtant, les habitants ne cessent de dénoncer à la gendarmerie de Baguinéda ces braqueurs.
Un riverain témoigne : « À chaque fois que nous entendons des coups de feu, nous faisons appel à la gendarmerie, mais personne ne vient. Nous reconnaissons que ces braquages se font dans les heures avancées de la nuit certes, mais il faut quand même une brigade mobile d’intervention à l’entrée de cette forêt qui devient de plus en plus un nid de refuge de bandits armés ».
Comme solution, les observateurs suggèrent plus de prudence aux forces de l’ordre au niveau des différents postes de sécurité entre les villes. « Cette insécurité grandissante à Bamako est la conséquence de la crise sécuritaire dans les régions du nord et au centre. Puisqu’il n’y a presque plus d’activités dans ces régions et que Bamako est la ville la plus peuplée. Lorsque les gens se déplacent, ils importent leurs effets et ceux qui ont des armes prennent avec eux leurs armes. Et nous savons que les contrôles de police et les contrôles mixtes sur nos axes routiers ne sont pas efficaces. Donc, les armes circulent dans ces régions vers la capitale économique. Et la conséquence est là. Pour les jeunes bamakois qui s’adonnent à ces activités criminelles, je crois que la mauvaise éducation en est une cause majeure. Quand je voyais un des jeunes qui étale des liasses sur les réseaux sociaux, j’ai accusé tout de suite ses parents ou tuteurs », déplore une enseignante.
En tout état de cause, il important de prendre à bras le corps cette insécurité cette insécurité qui devient l’autre plaie béante du Mali.

PAR CHRISTELLE KONE

Info-matin

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