Coronavirus: l’Afrique face à la pandémie le jeudi 9 juillet
L’Afrique comptait ce 9 juillet 523 706 cas de coronavirus confirmés. Le virus a déjà coûté la vie à 12 244 personnes sur le continent, selon le bureau régional de l’OMS pour l’Afrique. Les pays les plus touchés par la pandémie sont l’Afrique du Sud (224 665 cas et 3 602 décès), l’Égypte (78 304 cas et 3 564 décès) et le Nigeria (30 249 cas dont 684 décès).
- L’Afrique franchit le seuil des 500 000 cas confirmés
Cela représente 100 000 cas supplémentaires depuis le 1er juillet. D’après l’Organisation mondiale de la santé, 22 pays du continent ont vu leur nombre de cas doubler en un mois.
Avec plus de 12 000 décès en cinq mois sur le continent, la pandémie de Covid-19 est déjà plus meurtrière que l’épidémie de fièvre Ebola qui avait endeuillé l’Afrique de l’Ouest de 2014 à 2016 (11 308 décès).
- La recherche d’un vaccin, « une priorité pour les Etats africains »
C’est en tout cas ce qu’a affirmé l’OMS dans une conférence de presse le 9 juillet. Les craintes d’être considérés comme des cobayes ne doivent pas freiner le développement de la recherche en Afrique selon l’agence onusienne.
Pour le Dr Matshidiso Moeti, directeur régional pour l’Afrique de l’OMS, « il faut que la communauté internationale s’unisse pour développer des vaccins et des traitements sûrs et efficaces contre le Covid-19 ». « Trop souvent, les pays africains se retrouvent à la traîne pour les nouvelles technologies, vaccins compris. Ces produits essentiels doivent être accessibles à tous, pas seulement à ceux qui peuvent payer ».
Environ 2 000 volontaires contribuent actuellement à un premier essai du vaccin ChAdOx1 nCoV-19 sur le continent africain. En avril dernier, deux scientifiques français avaient évoqué à la télévision la possibilité de se servir de l’Afrique comme « un terrain d’essai » pour des vaccins. Leurs propos avaient déclenché une vive polémique dans le monde. Le directeur général de l’OMS avait dénoncé des propos « racistes » et « l’héritage d’une mentalité coloniale ».
- En Afrique du Sud, les autorités de Gauteng sont prêtes à creuser un million de tombes
Bandile Masuku, le ministre de la Santé de la province la plus peuplée du pays, a suggéré le 8 juillet que les autorités se préparaient à enterrer plus d’un million de victimes. « Toutes nos municipalités augmentent leurs capacités et acquièrent des terrains dont elles pourraient avoir besoin pour des inhumations », a assuré Bandile Masuku. « C’est un sujet sensible, et je voudrais dire qu’il existe toujours de bonnes chances d’éviter le pire du pic », a-t-il ajouté.
L’opposition locale a dénoncé des déclarations et des chiffres destinés à créer une panique inutile. Les services de santé du Gauteng se sont fendus ce jeudi d’une précision. « La province n’a pas creusé plus d’un million de tombes », ont-ils rectifié, « ce chiffre ne fait référence qu’à sa capacité totale ».
- En Algérie, les wilayas de Sétif et El Kala partiellement reconfinées
Les autorités algériennes ont ordonné ce 9 juillet le reconfinement de deux communes de la wilaya d’El Kala, frontalière de la Tunisie, deux jours après une décision similaire concernant 18 communes de la wilaya de Sétif. Ce rebond des cas de contamination est dû, selon les autorités, au « relâchement » de la population et au « non-respect » des règles de prévention et de protection.
Le pays enregistre des records de contaminations quotidiennes ces derniers jours avec 469 nouveaux cas rien que pour ce 9 juillet. Alger se refuse à envisager un retour au confinement général pour le moment. Le ministre de la Santé opte pour des confinements localisés en fonction des foyers de contamination. Pour le professeur Smaïl Mesbah, membre du Conseil scientifique du suivi de la pandémie, « tant que la courbe épidémiologique connaît une hausse du nombre de nouveaux cas quotidiens, cela veut dire qu’il y a une transmission active du virus. Des actions urgentes s’imposent, telles que le confinement du quartier, de la cité ou de la commune ».
- En RDC, des « réseaux mafieux » accusés de détourner les fonds de lutte contre le Covid-19
Le vice-ministre de la Santé Albert M’Peti Biyombo a accusé des membres de son administration de toucher des pots-de-vin dans le cadre de contrats publics liés à la lutte contre le coronavirus. « Au ministère de la Santé, il existe des solides réseaux mafieux créés à dessein pour détourner ces fonds », écrit le vice-ministre dans un mémo de trois pages adressé au Premier ministre Sylvestre Ilunga. « Ces réseaux mafieux exigent des rétro-commissions jusqu’à hauteur de 35% auprès des structures bénéficiaires de ces fonds », ajoute le texte.
Les personnes visées auraient détourné les fonds alloués par l’État congolais et ses partenaires pendant que les hôpitaux publics manquent de médicaments et d’équipements de base. Des accusations qui interviennent alors que les agents de la santé de la capitale Kinshasa ont entamé une grève partielle pour protester contre le non-paiement de leurs primes pendant des mois.
- Levée du couvre-feu en Mauritanie
Nouakchott a décidé la levée des mesures contre la propagation de l’épidémie à partir du vendredi 10 juillet. En plus de la levée du couvre-feu, les déplacements inter-régionaux sont de nouveau autorisés ainsi que les vols intérieurs.
Elle intervient à quelques jours de la « Guetna », la saison de la cueillette des dattes, considérée comme un moment clé dans la vie économique, sociale et culturelle du pays. Le pays a enregistré 5 087 cas pour 139 décès depuis le début de l’épidémie sur son sol.
- Le championnat de foot ne reprendra pas au Sénégal
Virage à 180 degrés pour la fédération sénégalaise. Le comité exécutif s’était prononcé mi-mai en faveur de la poursuite de la saison dès que les conditions sanitaires le permettraient. Mais, le 8 juillet, l’instance a prononcé l’arrêt définitif de la saison et décrété une saison blanche pour l’exercice 2019/20. Tous les championnats (L1, L2, N1, N2, régional) sont concernés.
Aucun titre de champion ne sera décerné, ni montée, ni descente. Arrivés respectivement premier et deuxième à l’issue de la phase aller, Teungueth FC et le Jaraaf Dakar représenteront le Sénégal respectivement en Ligue des champions et en Coupe de la Confédération.
- Les écoles resteront finalement fermées au Nigeria
Alors que la réouverture était prévue pour le lundi 13 juillet, le gouvernement fédéral a fait volte-face en décidant de maintenir la fermeture des établissements scolaires jusqu’à nouvel ordre. À l’origine de cette décision, une accélération des contaminations au nouveau coronavirus. Le pays vient de franchir la barre des 30 000 cas confirmés depuis le début de l’épidémie.
En conséquence, les lycéens nigérians ne pourront pas participer aux WASSCE, les examens de fin d’éducation secondaire, programmés le 4 août dans les pays anglophones d’Afrique de l’Ouest (Ghana, Liberia, Nigeria, Sierra Leone, et Gambie).
- Le port du masque rendu obligatoire en Angola
La mesure est effective depuis ce jeudi 9 juillet. Le non-port du masque pourra être sanctionné d’une amende comprise entre 5 000 et 10 000 kwanzas (8 à 15 euros).
En plus de cette décision, la vente et la consommation d’alcool sont désormais interdites. Les funérailles sont limitées à cinq personnes, pour les décès liés au Covid-19 (10 personnes pour les autres décès). Enfin, le non-respect des « cordons sanitaires » autour des localités touchées seront punies d’amendes allant de 100 000 à 250 000 kwanzas (155 à 385 euros).
- En pleine levée du confinement, le Kenya fait face à un nombre d’infections record
Le pays a enregistré près de 450 nouvelles infections en 24 heures le jeudi 9 juillet, et se rapproche de la barre des 9 000 cas confirmés. Ce record intervient alors que le président Uhuru Kenyatta a annoncé un desserrement graduel des restrictions contre l’épidémie il y a trois jours, avec la réouverture des régions confinées et une réouverture des aéroports fixée au 1er août. Les établissements scolaires font figure d’unique exception. Avec l’augmentation des infections ces derniers jours, le gouvernement a dû se résoudre à maintenir la fermeture.
- Un ministre limogé, treize infirmières arrêtées au Zimbabwe
Le président Emmerson Mnangagwa s’est finalement séparé le 8 juillet de son ministre de la Santé, interpellé il y a quinze jours pour corruption. Obadiah Moyo, ancien directeur d’hôpital, aurait frauduleusement attribué pour 60 millions de dollars de contrats publics pour des tests et des équipements contre le Covid-19, notamment à une entreprise hongroise. Son arrestation avait entraîné de vives protestations sur les réseaux sociaux.
Le même jour, treize infirmières ont été arrêtées dans le centre hospitalier Sally Mugabe de Harare. Elles auraient violé les règles de distanciation sociale et ne portaient pas de masques selon les forces de l’ordre. La plupart d’entre elles ont reçu une amende de 200 à 500 dollars.
RFI