Coronavirus: au Cameroun, le silence de Paul Biya, face à l’épidémie, fait parler

Le silence du président Paul Biya face à la crise du coronavirus suscite la polémique au Cameroun. C’est son Premier ministre qui a annoncé les mesures de lutte contre l’épidémie. M. Biya ne s’est pas encore exprimé, contrairement à ses homologues des pays voisins. Et cela fait réagir au point de susciter une passe d’armes verbale entre plusieurs figures du parti au pouvoir et l’opposant Maurice Kamto, qui a lancé un ultimatum au chef de l’État afin qu’il s’implique « personnellement » dans la gestion de cette crise sanitaire.

Le silence, Paul Biya en est coutumier. C’est même « l’un des principaux axes de sa stratégie depuis quarante ans », estime un observateur de la vie politique camerounaise. Mais en pleine épidémie de coronavirus et alors que tous ses homologues des pays voisins sont en première ligne, le fait que Paul Biya délègue les annonces concernant la riposte au Covid-19 à son Premier ministre suscite la polémique. « Où est Paul Biya ? Le pays est-il gouverné ? », s’interroge Maurice Kamto. Vendredi dernier, l’opposant a lancé un ultimatum au chef de l’État : « Sept jours pour s’adresser aux Camerounais » et « annoncer des moyens de financement » pour les « ménages » et les « entreprises », faute de quoi, prévient l’opposant, « le peuple camerounais sera en devoir de constater sa défaillance et d’en tirer toutes les conséquences politiques ».

La réplique de la garde rapprochée…

Depuis, les poids lourds du parti au pouvoir se succèdent pour riposter. Des propos « honteux », écrit Grégoire Owona, secrétaire général adjoint du RDPC sur Facebook, accusant Maurice Kamto d’utiliser le « coronavirus comme munition politique ».

« Paul Biya n’est pas un autocrate, il sait déléguer et a donné des instructions précises », explique de son côté Jacques Fame Ndongo, secrétaire à la communication du parti dans un argumentaire de six pages où il rappelle également que Paul Biya s’est exprimé sur la pandémie sur son compte Twitter le 17 mars. « Lui (Biya) se sert avec virtuosité des moyens modernes de communication », poursuit Fame Ndongo.

RFI

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