Conseil national de Transition: La session d’avril examinera une trentaine de projets de textes

Le président de l’organe législatif de la Transition, le colonel Malick Diaw, a saisi l’occasion de la cérémonie d’ouverture pour évoquer le référendum et les élections générales à venir. Il n’a pas oublié les succès de l’Armée dans la lutte contre le terrorisme et les relations du Mali avec le reste du monde

Le président du Conseil national de Transition (CNT), le colonel Malick Diaw, a présidé, hier, la cérémonie solennelle d’ouverture de la session ordinaire d’avril 2023 de l’organe législatif. Cette session, qui s’étendra sur trois mois, examinera une trentaine de projets et propositions de loi. Il est aussi prévu diverses activités de contrôle de l’action gouvernementale, des missions de terrain des commissions ainsi que des séances de renforcement des capacités.

La cérémonie a enregistré la présence du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, accompagné de plusieurs membres du gouvernement, des présidents des institutions de la République, ceux des autorités administratives indépendantes et des représentants du corps diplomatique.

La cérémonie a été marquée par le discours du président du CNT. Pour le colonel Malick Diaw, cette session s’ouvre à un moment où notre pays cherche à se doter d’une nouvelle Constitution. Il a espéré qu’après plusieurs tentatives antérieures de modification effectuées par les précédentes autorités, celle-ci sera la bonne. Il invitera ensuite toutes les forces vives du pays, toutes les couches sociopolitiques et tous les Maliens de l’intérieur comme ceux établis à l’extérieur à s’approprier le document et à participer activement et massivement au reste du processus de validation. Il s’agit, d’après lui, du référendum constitutionnel dont la nouvelle date sera bientôt fixée après concertation avec l’Aige et tous les autres acteurs électoraux.

Le président du CNT a promis que son institution se fera l’agréable devoir d’accompagner le président de la Transition et le gouvernement jusqu’à l’adoption de la nouvelle Constitution consacrant la 4è République du Mali. Selon lui, « toute la stratégie de vulgarisation de la Constitution devrait se faire sous l’autorité exclusive du président de la Transition, seul porteur du projet».

D’après le colonel Malick Diaw, « la Cedeao dotée d’une témérité hors norme » est toujours en froid avec notre pays. Il a rappelé qu’à l’issue de son sommet extraordinaire du 19 février dernier, cette organisation, malgré toutes les démarches effectuées auparavant par les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée, a décidé de maintenir ses sanctions contre les trois pays.

Elle a même appelé l’Onu, l’Union africaine et tous les partenaires internationaux à soutenir la mise en œuvre de ces décisions sur le Mali, le Burkina Faso et la Guinée. «Nous n’avons point besoin de microscope pour savoir que la finalité obscure desdites mesures est de continuer à nuire gravement à nos états. Heureusement que nous sommes déjà vaccinés contre ce type de virus pire que la Covid-19 », a déploré le président du CNT.

Toutefois, il dira que ces sanctions illicites et malveillantes infligées à nos pays et à nos populations au mépris des causes profondes ayant conduit aux transitions respectives, leur ont donné sérieusement à réfléchir. Et au final, « nous pouvons même dire grand merci à la Cedeao pour nous avoir démontré, à travers ses agissements, que nous ne devons compter exclusivement que sur nous-mêmes ». C’est pourquoi, le colonel Diaw trouve que la nouvelle ambition des autorités des trois pays visant à fédérer leurs efforts pour raffermir davantage l’axe Bamako-Conakry-Ouagadougou est hautement salutaire.

LA VICTOIRE FINALE- S’agissant de l’évolution de la situation sécuritaire de notre pays, le président du CNT a soutenu avec bonheur que les Forces armées maliennes poursuivent allègrement leur rythme offensif contre les groupes armés terroristes. Selon lui, l’initiative sur le terrain avec la recherche, la neutralisation des combattants et la destruction des sanctuaires terroristes et criminogènes est devenue le quotidien de nos forces. Le colonel Diaw est sûr qu’avec les nouvelles acquisitions d’équipements militaires, l’amélioration continue du vecteur aérien ainsi que la poursuite du réarmement humain, matériel et moral des troupes, la victoire finale sera nôtre.

Pour le président du CNT, conduire une transition politique n’est jamais chose aisée. Malgré les diverses turbulences de parcours que connaît notre pays, la Transition malienne évolue sereinement vers son objectif originel de refonder le Mali et de redonner confiance aux Maliens. Il a rappelé que la session d’avril s’ouvre après une intersession très laborieuse et très prolifique, marquée notamment par deux sessions extraordinaires.

La première, convoquée à la demande du gouvernement a permis l’adoption des textes relatifs à la réorganisation territoriale et d’apporter quelques modifications à la loi électorale notamment le délai de mise en place des coordinations de l’Aige, le vote par anticipation des Forces armées et de sécurité, la prise en compte de la nouvelle réorganisation territoriale dans l’organisation des élections ainsi que l’institution de la carte nationale d’identité biométrique sécurisée comme carte d’électeur.

Quant à la deuxième session extraordinaire, elle a permis au CNT de parfaire son règlement intérieur en tenant compte notamment de l’arrivée des membres additifs et de l’amélioration du fonctionnement de l’Institution. D’après le colonel Malick Diaw, l’intersession a été également l’occasion pour le CNT de participer à certaines activités statutaires des organisations interparlementaires et de renforcer sa diplomatie parlementaire avec les amis et partenaires du Mali, tant sur le plan bilatéral que multilatéral.

L’ouverture de la présente session coïncidant avec le mois de Ramadan et les derniers jours de carême pour la communauté chrétienne catholique, le président du CNT a dénoncé les comportements de certains de nos compatriotes qui exploitent ces moments particuliers de piété pour s’adonner à la spéculation sur les produits de première nécessité dans les marchés.

Dieudonné DIAMA

L’Essor

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