CAN 2022: dix moments clés qui ont conduit au sacre du Sénégal

De la fin houleuse de la génération El Hadji Diouf en 2008 à l’échec en finale de la CAN 2019, en passant par la nomination d’Aliou Cissé au poste de sélectionneur, voici dix moments clés, souvent douloureux, qui ont conduit le Sénégal vers son premier titre en Coupe d’Afrique des nations de football.

11 octobre 2008 : la fin piteuse d’une génération dorée

Stade Léopold Senghor, qualifications pour la CAN et le Mondial 2010. Le Sénégal mène 1-0 face à la Gambie et semble tenir de justesse sa place pour le dernier tour des éliminatoires. Mais, à la 87e minute, Tijan Jaiteh égalise pour les Gambiens. Les Lions ne verront ni la CAN 2010 ni la Coupe du monde en Afrique du Sud. C’est la fureur à Dakar où des émeutes éclatent. Plusieurs joueurs de la génération dorée, finaliste de la CAN 2002, tirent leur révérence sur cette piteuse prestation, quelques mois après une CAN 2008 déjà catastrophique. Une nouvelle ère s’impose au sein du foot sénégalais. Le 30 août 2009, Augustin Senghor est élu à la présidence de la Fédération sénégalaise (FSF) avec pour objectif de rebâtir.

29 janvier 2012 : un Sénégal encore convalescent

Pour son retour en Coupe d’Afrique des nations, le Sénégal se voyait beau. Trop beau. Après une défaite 2-1 face à la Zambie, les Lions enchaînent avec des revers sur le même score face à la Guinée équatoriale (pays co-organisateur de la CAN 2012) et la Libye. Le sélectionneur Amara Traoré ne résiste pas à ce cuisant échec.

14 octobre 2012 : nouvel échec et nouvelles violences

Le Sénégal affronte la Côte d’Ivoire en qualifications pour la CAN 2013. Après une défaite 4-2 à Abidjan, le match retour s’arrête suite à de nouvelles violences au Stade Léopold Senghor, alors que les Ivoiriens mènent 2-0. La Confédération africaine de football disqualifie les Lions. Ces nouveaux débordements sont fatals au ministre des Sports mais aussi à une partie des dirigeants de la FSF. Le sélectionneur Joseph Koto est limogé. Augustin Senghor, lui, reste à son poste, certain de pouvoir redresser la barre. Il fait nommer le Français Alain Giresse, coach des Lions, en janvier 2013, préféré à l’ancien capitaine Alliou Cissé. Le 24 août 2013, Senghor est réélu président pour un second mandat.

27 janvier 2015 : le Sénégal s’est encore vu trop beau

« Le Sénégal a gagné combien de fois la CAN ? » Alain Giresse, sélectionneur des Lions, répond avec colère à une presse sénégalaise elle-même furieuse contre lui. L’équipe nationale a une nouvelle fois déçue en Coupe d’Afrique des nations. Après une victoire 2-1 prometteuse face au Ghana, la CAN 2015 s’est gâtée : un match nul 1-1 contre l’Afrique du Sud et surtout une défaite 2-0 face à l’Algérie synonyme de nouvelle élimination dès le premier tour.

5 mars 2015 : Aliou Cissé nommé sélectionneur

Après la brutale séparation avec Alain Giresse, la FSF se tourne vers un technicien beaucoup moins expérimenté mais bien connu du football sénégalais : Aliou Cissé. Capitaine des Lions en 2002, l’ancien milieu de terrain s’est notamment rôdé au métier de coach, en tant qu’adjoint de Karim Sega Diouf, lors des Jeux olympiques 2012. Des JO de Londres auxquels ont participé Sadio Mané, Idrissa Gueye, Cheikhou Kouyaté ou encore Saliou Ciss…

28 janvier 2017 : du beau jeu à la CAN, mais…

Cette fois, le parcours de l’équipe du Sénégal à la CAN s’arrête en quart de finale. Les Sénégalais se heurtent aux tirs au but à des Camerounais nettement moins séduisants mais beaucoup plus réalistes et futurs vainqueurs de cette édition 2017. Sadio Mané, qui a raté sa tentative face aux Camerounais, est meurtri. Aliou Cissé, lui, a compris : faire bien joué son équipe ne suffira pas à l’emmener sur le toit du continent.

10 novembre 2017 : le retour en Coupe du monde

Le Sénégal se qualifie pour la deuxième fois de son histoire en Coupe du monde, après l’épique Mondial 2002. Une douce folie s’empare du pays. Ce retour au premier plan international valide les résultats d’Aliou Cissé et de son groupe malgré des critiques de plus en plus récurrentes de la presse sénégalais sur le fond de jeu des Lions.

28 juin 2018 : le Sénégal éliminé pour deux cartons jaunes en trop

Deux petits cartons jaunes en trop : c’est ce qui a fait la différence entre le Sénégal et le Japon pour la qualification en huitièmes de finale de la Coupe du monde. A égalité de points (4) avec les Japonais, les Sénégalais quittent donc le Mondial russe avec la grimace et la désagréable sensation d’être passés à côté de quelque chose de grand, après avoir notamment battu la Pologne 2-1. Mais un nul mal maîtrisé face au Nippon 2-2 et un revers 1-0 face à la Colombie les renvoie à leurs limites du moment.

19 juillet 2019 : encore raté pour les Lions en finale de la CAN

Les Sénégalais attaquent la CAN 2019 le couteau entre les dents. Les critiques les épargnent de moins en moins. Mais, à défaut d’être brillants, les Lions de la Téranga enchaînent les victoires, souvent courtes, comme face à l’Ouganda (huitièmes), au Bénin (quarts) ou à la Tunisie. En finale, ils retrouvent des Algériens qui les avaient bousculés et battus 1-0, au premier tour. Même score à l’arrivée, à cause d’une frappe déviée de Baghdad Bounedjah dès la 2e minute. Grosse désillusion pour le Sénégal qui court toujours après un sacre continental.

10 janvier 2022 : un penalty providentiel sauve le Sénégal

Début de CAN 2022 compliqué pour les Lions : après un beaucoup trop court stage de préparation, les Sénégalais débutent leur phase finale avec un match piégeux à 14h, sous le soleil de plomb de Bafoussam. Après une bouillie de football, le Sénégal s’impose 1-0 grâce à un penalty accordé durant les arrêts de jeu. Sans ce but providentiel de Sadio Mané et cette courte victoire, Aliou Cissé et ses joueurs auraient-ils eu le même parcours vers la Stade d’Olembé et une finale historique pour leur pays

Source: Rfi

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