Burkina Faso: grève contre l’élargissement de l’impôt unique sur les traitements et salaires
Au Burkina Faso, depuis le 16 mars et jusqu’au vendredi 20, plusieurs syndicats observent une grève pour protester contre la baisse du pouvoir d’achat des travailleurs, à la suite de l’élargissement de l’impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS). Le gouvernement défend, quant à lui, la correction d’une injustice, car les travailleurs du secteur privé sont déjà soumis aux mêmes impôts.
Avec notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani
C’est le service minimum dans plusieurs secteurs d’activité, comme ici à la direction générale du trésor public. Seuls les salaires et les allocations familiales sont payés. Certains guichets restent fermés. « Je suis venu pour acheter des timbres fiscaux. Je pensais que les caisses étaient fermées. »
Dehors, sur le parking, ce n’est pas l’ambiance des jours ordinaires, nous dit Pascal Yameogo, l’un des gérants. « C’est le silence, c’est le calme. Sur 100 personnes, il peut y en avoir qu’une ou deux place de libre. Il n’y a pas de place pour garer les véhicules. Ne parlons pas des motos. »
Marche suspendue
Face à la propagation du coronavirus, les syndicats ont dû modifier leur stratégie de lutte. La marche prévue pour ce mardi est suspendue. Bassolma Bazié, porte-parole de la coalition des syndicats : « Nous avons également demandé à l’ensemble des militants de rester à la maison. Nous avons dégagé un certain nombre de mesures, dans le cadre du service minimum. Que ce soit dans le domaine de la santé, dans le domaine des douanes, en lien avec les produits périssables, les animaux vivants, les produits pharmaceutiques, il faut laisser passer tout ça .»
Les syndicats menacent de paralyser totalement tous les services par une grève sans service minimum si leur plateforme revendicative n’est pas traitée de « façon acceptable ».
RFI