Bamcoumana : La « Pirogue du Zèmè » à la rencontre des populations des bords du fleuve Niger

« La Pirogue du Zèmè » est un transporteur de rêve, un outil de dialogue entre les Hommes. C’est un lieu de résidence artistique et une scène nomade qui vient à la rencontre des populations des bords du fleuve Niger de Bancoumana à Bamako jusqu’à Gao.

Il sera un lieu de résidence artistique et une scène nomade qui vient à la rencontre des populations des bords du fleuve Niger de Bamcoumana à Bamako en passant par Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao, voilà ce qui va ressembler la « Pirogue du Zèmè ». Le projet est une initiative de Don Sen Folo Lab et mis en œuvre par la fédération Founou Founou. Il est financé par l’Union Européenne. L’annonce a été faite jeudi 31 mars 2022, par le responsable du projet, Cheick Diallo, designer de profession.

Au Centre Don Sen Folo Lab à Bancoumana, situé à une quarantaine de kilomètres de Bamako, la cérémonie a été présidée par le Maire de Bangouma, et a enregistré la participation du représentant du chef de village, du président de l’association Don Sen folo.

L’événement a également réuni la présence des représentants de la fédération founou founou : Don Sen folo, l’association Anw jigi Art, l’association Yamarou photo, l’association l’AMMCDR.

Loin d’être une pirogue virtuelle, la « Pirogue du Zèmè » sera bien cette plateforme au circuit touristique de 25 mètres de long et de 6 mètres de large, en mode démontable. Pour la conception de la pirogue, l’initiateur et le responsable du projet ont voulu que cela soit quelque chose d’original, une plateforme démontable et conçue par des jeunes stagiaires sélectionnés dans les régions qui seront servies par le projet. Ils sont au nombre de 10 stagiaires, deux techniciens et deux assistants techniciens à être en résidence pour la construction de la pirogue de Zèmè. Le matériel de base utilisé rentrant dans la conception de la pirogue est le fer. Pour le chef du projet, Cheick Diallo, si tout va bien, la pirogue sera prête d’ici moins de 3 mois avec toutes les commodités : des chambres, des toilettes et un grand espace pour les ateliers. Une fois prête, c’est-à-dire après la phase « chantier école », la mise en eau de la pirogue de zèmè suivra et elle fera l’objet de cérémonie à Bancoumana, promet M. Diallo.

Les 12 artistes sélectionnés pour le premier cycle de résidences nomades artistiques monteront à bord du joyau pour deux mois de résidence dans la pirogue de zèmè, qui partira de Bancoumana à Bamako.

Comment se fera le choix des artistes en résidences ?

Le patron de Don Sen folo dira qu’il se fera sous forme d’appel à candidature suivi de la sélection des artistes résidents dans des domaines comme : la danse contemporaine, le théâtre, la marionnette et la photographie.

Ces artistes dits « citoyens », selon Lacina Koné, directeur artistique, en résidence sur la pirogue, vont travailler durant tout le temps du projet sur un certain nombre de thématiques. « Ces résidences valoriseront les créations autour des thématiques du changement climatique, de la participation des femmes dans le processus de décision, de la voix des jeunes, et de la migration et des déplacés forcés », t-il dit.

Il s’agira pour les stagiaires de présenter aux populations les œuvres au terme de la résidence de deux mois dans chaque localité.

Il faut dire qu’après l’étape de Bamako, la pirogue zémè sera démonté et transporté à Koulikoro pour être remontée. Pourquoi démonter la pirogue à Bamako ? Pour le conférencier, « Entre Bamako et Koulikoro, la navigation est pratiquement impossible à cause de plusieurs facteurs exogènes ». Dans la capitale du Méguetan, les 10 artisans qui ont conçu la plateforme seront appelés à la remonter sur le fleuve pour la suite du périple, c’est-à-dire de Koulikoro, à Ségou, ensuite Mopti, Tombouctou et Gao.

La pirogue Zèmè est un projet qui, dans son fondement, pense la migration, et pense l’environnement. « Le fait de choisir un lieu flottant comme base pour la création artistique et son rayonnement s’appuie sur le constat que nous devons mettre en place des outils adaptés à nos situations », note Lacina Koné.

Nous y reviendrons.

Maliweb

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