Attaque de Hèrèmakono : des policiers et un douanier ont résisté

Les malheureux événements de Hèrèmakono continuent d’alimenter les causeries à Sikasso. Les populations sont encore bouche bée. Attaquer la frontière aux nez et à la barbe du camp militaire de Sikasso ? Les commentaires vont dans tous les sens. Dans l’arrière cour d’un hôtel du coin, un responsable politique ne décolère pas, dix jours après l’attaque qui a vu mourir un chauffeur, près de son véhicule.

 

En ce lieu de détente, début de soirée, la personnalité locale dénonce le manque de réactivité des autorités militaires qui sont cantonnées dans la ville sans se mettre à hauteur de leurs missions. Le conseil des ministres du mercredi dernier a remplacé le gouverneur de région. Les mauvaises langues de la place racontent que c’est la suite logique de l’attaque de Hèrèmakono.

Et viennent les dernières nouvelles. Il apprend que les assaillants, ce qui n’a jamais été dit, ont perdu des combattants lors de l’assaut. Ils avaient ouvert trois fronts : le poste péage, le bureau des douanes et site que se partagent la police et la gendarmerie. « Les gendarmes avaient reçu l’information sans daigner alerter les autres », pense-t-il savoir.

Renseignement d’une large portée qui sera corroboré par le fait que les assaillants n’ont trouvé âme qui vive au poste de la gendarmerie. Les policiers, en revanche, établis en face, de l’autre côté de la route presqu’en face de la barrière, étaient sur zone. Selon les témoins, les barbouzes ont vigoureusement riposté aux tirs ennemis.

Du côté de la douane, un agent en poste s’est battu de toutes ses munitions. Il aura tenu, le temps de vider son chargeur. Aux dernières nouvelles, les assaillants étaient vus, traversant des villages, avec des corps sans vie sous les bras. « De source sure, ils sont eu des pertes. Mais, comme à leurs habitudes, ils ont emporté leurs cadavres », conclut-il.

Les Sikassois sont encore pantois sur un autre constat : le sacrilège d’avoir tiré sur la mosquée à l’arme lourde. Les fous de Dieu seraient-ils sous l’emprise de matières psychotropes ? Sont-ils devenus fous au sens propre ? Beaucoup de personnes sont arrivés à ce jugement. Un autre indice relevé sur le terrain soutient cette thèse. Le point de tire de l’assaillant qui a ouvert la première rafale n’avait pas la bonne maîtrise de son arme. Des impacts de projectiles sont constatés sur le bitume, les arbres des alentours et mêmes les blocs de bétons laissés aux abords de la route après la construction du poste de péage.

Ahmadou CISSÉ

SourceEssor

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