Amadou Koïta au M5-RFP surla dissolution de l’AEEM :« c’est votre combat contre nous »

« 33 ans après avoir arraché d’une main de fer la victoire de la liberté et de la dignité face à la répression des armes voici encore que nous assistons, en ce mois de mars 2024, à la dissolution de notre association par décret pris en conseil des ministres », telle est la réaction des anciens de l’AEEM en marge du 44e anniversaire de la disparition de Abdoul Karim Camara dit Cabral, en réponse à la dissolution de l’AEEM par les plus hautes autorités de la transition.

Avec pour thème : Quelle solutions et recommandations pour juguler la violence en milieux scolaire et universitaires ? les anciens de l’AEEM espèrent ainsi faire des propositions et recommandations concrètes pour pallier aux violences répétitives en milieux scolaire et universitaires.

Une occasion pour eux de lever toute équivoque sur la décision des autorités de la transition de mettre définitivement fin à l’organisation estudiantine née des événements de 1991.  » Les anciens de l’AEEM s’opposent et rejettent cette annonce de dissolution de l’AEEM et se proposent d’user de tous les moyens légaux et démocratique en soutien aux cadets en vue d’un recours en annulation au niveau du tribunal administratif » ont-ils pour leur scandé, les anciens de l’AEEM tout en regrettant aussi le refus du gouvernement de les recevoir avant la mise en œuvre de cette décision de dissolution. A leurs dires, les anciens avaient beaucoup de recommandations pour une sortie de crise sans en arriver à la dissolution de l’AEEM.

Présent à ce rendez-vous en même temps que Modibo Doumbia, Bakary Woyo Doumbia, Mme sy Kadiatou Sow, Nouhoum Togo et bien d’autres figures emblématiques de l’histoire de l’AEEM, l’ancien ministre Amadou koita dégage d’un revers de main, la mauvaise réputation qu’on tente de donner à l’AEEM. « Malgré la caricature qu’on veut faire de l’AEEM, regardez dans cette salle tous les cadres qui sont les produits de l’AEEM…Je suis un ancien ministre, Je suis un produit de l’AEEM, je suis fier d’être un ancien de l’AEEM. L’AEEM m’a appris beaucoup de choses de 91 jusqu’à la fin de mes études ».

D’ailleurs, l’ancien ministre se dit surpris que ça soit un régime de transition qui décide de la dissolution de l’AEEM.

« C’est la première transition qui a permis une augmentation de 75% des bourses, c’est la première transition qui a permis, à la suite des revendications de l’AEEM, de l’introduction des bourses dans les écoles secondaires, c’est cette transition qui a également permis l’ouverture des internats. Je ne pouvais pas comprendre que trente ans après qu’une transition puisse prendre la décision de dissoudre une association aussi historique, une association aussi symbolique » regrette-t-il.

En outre Amadou Koita ne rejette pas l’impérieuse nécessité de recadrer cette organisation qui dérape très souvent, mais qu’on ne jette pas l’enfant avec l’eau du bain.« C’est vrai qu’il y’a des hauts et des bas, c’est vrai je le dis, nous avons connu des moments très difficiles, nous avons connu des années blanches ici, mais on n’a jamais dissout l’AEEM en ce temps. Oui c’est vrai, il y’a des difficultés, oui c’est vrai, il faut les corriger, mais aller à vouloir décapiter une association aussi importante, aussi historique, moi je vais au-delà de certaines considérations de sentiments et d’émotions, je me demande est ce que ce n’est pas une certaine réécriture de l’histoire de notre pays » s’est-il interrogé.

Tout comme nombreux de ses camarades, Amadou Koïta fait vas d’une possible revanche sur le mouvement démocratique. « Je me demande est ce que certains ne veulent pas prendre leur revanche sur l’histoire de notre pays, si certains ne veulent pas réécrire l’histoire du mouvement démocratique » puisque selon lui, Rien ne justifie cette dissolution.

En tout cas, c’est ceux qui n’ont pas connu l’ère Moussa Traoré, selon lui, qui peuvent douter du combat du mouvement démocratique.

Si l’ancien ministre Amadou Koïta n’a pas nommément cité quelqu’un sur ce passage, de l’autre côté, il dit en vouloir au mouvement M5-RFP. « J’en veux à nos camarades du M5-rfp. Oui je les en veux » puisque, le M5 serait constitué, selon lui, à 80% des acteurs du mouvement démocratique. Aussi rappelle-il également que c’est l’achèvement de son combat qui a entrainé la dissolution de l’AEEM. De ce fait, il a invité tous les membres du M5-RFP à se lever pour dire non et se battre résolument contre toute dissolution de l’AEEM.

 » c’est votre combat contre nous, mais ce qui nous unis (le Mali) a toujours été plus fort que ce qui nous sépare. Sur le plan politique, on peut ne pas être d’accord, mais c’est l’achèvement de votre combat qui a entrainé la dissolution de l’AEEM ».

Après le M5-RFP, l’ancien ministre Koïta ne fait pas caveau également à A.M.S-U N.E.E.M et d’autres qui se sont réjouis de la dissolution de l’AEEM. « On ne peut pas vouloir prétendre défendre les valeurs et les idéaux de Cabral, défendre les valeurs et idéaux de l’AEEM, de ses centaines d’élèves et étudiants du Mali qui sont tombés et se féliciter de la dissolution de l’AEEM » a-t-il regretté avant de les inviter eux
aussi à sortir de ce jeu trouble.

« On ne peut pas se réclamer de Cabral et se féliciter de la dissolution de l’AEEM…quittons dans ça.

Mettons-nous ensemble. N’acceptons pas qu’on insulte l’histoire. N’acceptons pas qu’on travestisse le combat qu’on a mené, par ce que c’est de ça qu’il s’agit » a-t-il soutenu.

Par ailleurs, il dit prendre note des arguments avancés par les plus hautes autorités de la transition pour soutenir leur volonté de dissolution de l’AEEM. De ce fait, tout comme Mme Sy, il invite ses camarades a ne pas se laisser envahir par l’émotion. « Ceux qui ont pris cette décision ont leur raison.

Essayons de réfléchir, voir comment est-ce qu’on peut revenir en arrière. Je profite de l’occasion pour dire qu’il y’a le Dialogue inter Maliens qui est annoncé. Pourquoi ne pas taper à cette porte aussi pour dire que l’erreur n’est pas grave mais ne pas revenir en arrière c’est ce qui est pire » a-t-il indiqué.

Issa Djiguiba

Le Pays

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