Alors que l’UE prévoit d’utiliser les revenus des avoirs russes gelés, Moscou réplique et menace

Alors que les Vingt-Sept s’apprêtent à régler la question du devenir des avoirs russes gelés depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, Moscou, comme à son habitude, joue la carte de la menace. « Les Européens doivent être bien conscients des dégâts que de telles décisions pourront causer à leur économie, leur image, leur réputation de garants fiables de l’inviolabilité de la propriété », a averti devant la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov , ce mercredi.

« Les personnes, les États, qui seront impliquées dans la prise de telles décisions, deviendront naturellement l’objet de poursuites pendant de nombreuses décennies », a-t-il ajouté.

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a de son côté énoncé une initiative qui s’apparente à du « banditisme » et du « vol » . « Ces actions constituent une violation flagrante et sans précédent des normes internationales fondamentales », a-t-elle affirmé, promettant une réponse de Moscou.

Saisie non pas des avoirs, mais de leurs revenus

Ces déclarations interviennent alors que l’UE doit présenter ce mercredi un plan visant à saisir, non pas les avoirs russes, mais leurs revenus, apportant enfin une réponse à une question qui fait l’objet d’intenses débats depuis plus de deux ans. Ce plan devra ensuite être discuté pendant un sommet des Vingt-Sept en fin de semaine.

Selon le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, les avoirs russes gelés dans l’UE atteignent un montant de 200 milliards d’euros. Saisir leurs revenus permettent de dégager «  trois milliards d’euros par an », et ainsi de financer l’achat d’armes pour l’Ukraine.

Dans le détail, la proposition européenne prévoit que 90% des revenus saisis seront destinés à la Facilité européenne pour la paix (FEP), qui finance les achats d’armes. Les 10% restants seront versés au budget de l’UE pour « renforcer les capacités de l’industrie de défense ukrainienne ».

Une somme cruciale pour l’armée ukrainienne

Cette nouvelle enveloppe, si elle était bel et bien validée, pourrait apporter une bouffée d’air frais à l’armée ukrainienne. Après plus de deux années de guerre, cette dernière est à la peine face à l’armée russe, supérieure en nombre de soldats, en quantité d’armements et de munitions.

D’autant plus que l’aide américaine, une enveloppe comprenant 60 milliards de dollars (environ 55 milliards d’euros) d’assistance militaire et économique, est toujours bloquée par le Congrès en raison des réticences d’élus républicains soutenant l’ancien président Donald Trump (2017-2021), en campagne pour un nouveau mandat. Le secrétaire américain à la Défense a toutefois promis ce mardi que son pays « ne laissera pas l’Ukraine échouer » face à la Russie et espérer dit bientôt un feu vert du Congrès.

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Les États-Unis restent de loin le premier donateur d’aide militaire à Kiev, s’étant engagé à verser des dizaines de milliards de dollars depuis le début de l’offensive russe. Les pays européens ne peuvent à eux seuls bénéficier de l’absence d’aide américaine supplémentaire, même si l’UE et ses États membres ont déjà consacré quelque 28 milliards d’euros en aide militaire à l’Ukraine depuis février 2022. , premier contributeur européen à ce soutien militaire, a d’ailleurs annoncé ce mardi une enveloppe supplémentaire de 500 millions d’euros.

AFP

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