Sommet extraordinaire de la Cedeao : Le ministre Tiébilé Dramé décrypte les conclusions de Ouagadougou
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale lors de la conférence avec les diplomates
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tiébilé Dramé, a rencontré, hier, les ambassadeurs et les représentants des organisations internationales présents dans notre pays. La rencontre s’est tenue dans la salle de conférence de son département, en présence du ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale, Lassine Bouaré, et de celui de l’Intégration africaine, Me Baber Gano. Il s’agissait pour le gouvernement de faire le compte rendu des conclusions du sommet extraordinaire de la Cedeao tenu le 14 septembre dernier à Ouagadougou portant sur le terrorisme. L’occasion était aussi bonne pour expliquer les raisons du report de la 38è session du Comité de suivi de l’Accord (CSA) qui devait se tenir à Kidal.
Parlant des objectifs du sommet extraordinaire de la Cedeao portant sur le terrorisme, le chef de la diplomatie malienne a précisé que cette conférence à laquelle a participé le président de la République, visait à examiner les différentes initiatives prises pour prévenir et lutter contre le terrorisme. L’objectif du sommet, selon Tiébilé Dramé, était aussi de redéfinir les domaines d’intervention prioritaires pour endiguer les attaques terroristes et éradiquer le terrorisme dans la région. Le ministre Dramé a ajouté que le sommet a débouché sur des conclusions très encourageantes pour les gouvernements et les peuples de la région. Au cours de cette rencontre importante à Ouagadougou, a-t-il précisé, les participants ont souligné l’impérieuse nécessité pour la Cedeao d’assurer le leadership de la lutte contre le terrorisme dans la région et de coordonner les multiples initiatives multinationales de lutte contre ce phénomène.
De surcroit, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a souligné que ladite conférence a aussi apporté son plein soutien à l’exercice de la souveraineté du Mali sur l’ensemble de notre territoire. D’une manière précise, le sommet a notamment réaffirmé que Kidal est partie intégrante de notre territoire et exigé le retour des démembrements de l’Etat, y compris les forces armées reconstituées et de l’administration dans toute la Région de Kidal.
Par ailleurs, Tiébilé Dramé a signalé qu’un plan d’actions sur 5 ans a été ébauché et une importante annonce d’un milliard de dollars, soit environ 500 milliards Fcfa, comme contribution de l’organisation sous-régionale à la lutte contre le terrorisme. Ce plan d’actions prévoit notamment la mutualisation des efforts et la coordination des initiatives de lutte contre le terrorisme, la lutte contre le financement de ce phénomène ainsi que le partage effectif, direct des informations et des renseignements entre les services des Etats membres de la Cedeao.
Le report de la tenue 38è édition du CSA à Kidal, selon le ministre Dramé, est une décision du président de la République. Le chef de l’Etat a souhaité, a-t-il argumenté, que la réunion qui devait se tenir ce mardi soit reportée à une date ultérieure pour ce qui concerne le lieu, c’est-à-dire Kidal. Au regard d’éléments nouveaux intervenus, a-t-il insisté, le chef de l’Etat a souhaité que cette 38è édition du CSA ne se tienne plus à Kidal. Ce, pour éviter de prendre le risque de créer une situation susceptible d’amener des controverses au moment où le Dialogue national inclusif connait un essor remarquable. Ce n’est pas un refus, a poursuivi le ministre Dramé, de tenir le CSA à Kidal, mais il s’agit plutôt de reporter afin que toutes les conditions soient réunies et qu’il y ait une réelle normalisation de la situation.
En outre, le chef du département des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a réaffirmé l’engagement du président de la République à poursuivre la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation en vue de la restauration de la paix et de la stabilité. Les diplomates et les représentants des organisations internationales ont salué les éclairages de notre gouvernement concernant les différents points inscrits à l’ordre du jour de cette rencontre. Le Haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya, a réitéré la position du président de cette organisation à soutenir les initiatives visant à la restauration de la paix et la sécurité dans notre pays.
Mohamed D. DIAWARA
L’Essor