Mali : IBK écarte tout dialogue avec Iyad Ag Ghaly et Amadou Kouffa
Le président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Kéïta, s’est prononcé, une fois de plus, dans une interview accordée à Jeune Afrique, sur la possibilité de négocier avec Iyad Ag Ghaly et Amadou Kouffa. «Une mare de sang nous sépare de ces gens… », explique IBK malgré les multiples appels à négocier avec les djihadistes maliens.
Le président de la République du Mali vient encore de balayer d’un revers de la main une possible négociation avec les djihadistes maliens Iyad Ag Ghaly et Amadou Kouffa. « Une mer de sang nous sépare de ces gens. Je suis disposé à reconstruire le Mali avec tous ses enfants, y compris avec ceux qui apporteront la preuve d’une repentance sincère. Mais attention : cela n’a rien à voir avec l’impunité, et les criminels devront répondre de leurs actes », a indiqué IBK à nos confrères de Jeune Afrique.
Pour le chef de l’Etat, il n’y a pas bases sur lesquelles on peut négocier avec Iyad Ag Ghaly : «Ce monsieur exige l’application de la charia, l’interdiction de l’école républicaine et moderne, le califat, la fin de toutes les valeurs qui fondent notre vivre ensemble. Nous n’avons rien à nous dire. »
Selon des observateurs, il faut aujourd’hui négocier avec les djihadistes dans le cadre d’un dialogue national et inclusif. « Les européens nous empêchent de négocier avec les terroristes. Mais eux mêmes négocient avec leurs terroristes en cas de besoin.»
Dans un rapport publié en mai dernier, le groupe de réflexion International Crisis Group (ICG) a recommandé de tenter d‘établir un dialogue avec les djihadistes et leurs partisans pour stopper les violences meurtrières dans le centre du Mali. International Crisis Group a conseillé au pouvoir malien de « mandater des chefs religieux » pour tenter d’entrer en communication avec les dirigeants du groupe de Amadou Kouffa.
La recommandation de négocier avec les djihadistes maliens, un souhait exprimé à maintes reprises par Tiébilé Dramé, ancien opposant au régime d’IBK et actuel ministre des Affaires étrangères du Mali, et l’imam Mahmoud Dicko, ancien président du Haut Conseil Islamique du Mali, est aussi actée par les conclusions de la Conférence d’entente nationale tenue à Bamako du 27 mars au 2 avril 2017.
Dans les recommandations générales de la conférence, il est écrit dans « le Chapitre 6.6 portant sur la paix et la réconciliation nationale à la page 89 ; Alinéa 12 (négocier avec les belligérants du centre en l’occurrence Ahmadou Kouffa tout en préservant…..) ». Mieux, l’alinéa 13 du même document revient sur la requête de dialoguer en invitant à «négocier avec les extrémistes religieux du Nord notamment Iyad Ag Ghaly tout en préservant le caractère laïc de l’État».
M.K. Diakité
Le Républicain