Aqmi revendique l’attentat qui a coûté la vie au capitaine français Laycuras au Mali

Le groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (JNIM), opérant en Afrique de l’Ouest et dans le Sahel pour le compte d’Aqmi, a revendiqué, dimanche, l’attentat dans lequel un médecin militaire français a été tué le 2 avril.

Le médecin militaire capitaine Marc Laycuras a été tué le 2 avril dans une explosion au passage de son véhicule blindé au Mali, dans la région du Gourma, frontalière du Burkina Faso. Le groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (JNIM), opérant en Afrique de l’Ouest et dans le Sahel pour le compte d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a revendiqué cet attentat en transmettant un communiqué à Wassim Nasr, journaliste à France 24.

« Ils vont au contact. Ils arrivent encore à monter des opérations complexes et à faire des dégâts », note ainsi Wassim Nasr. « Ils ont touché un convoi militaire français, ce n’est pas rien. Si l’on regarde par rapport à ce qu’il se passe en Syrie, il y a eu un seul mort, dans les rangs français, contre 24 au Mali ».

Marc Laycuras est en effet le 24e militaire français décédé au Mali depuis l’intervention française Serval en 2013, suivie de l’opération antiterroriste Barkhane élargie à cinq pays du Sahel en 2014.

Ce capitaine, âgé de 30 ans et qui servait au sein de la 120e antenne médicale du Mans au profit du 2e Régiment d’infanterie de marine (2e RIMa), était en opération dans la région du Gourma, frontalière du Burkina Faso.

L’EI et Aqmi cohabitent

Wassim Nasr observe également que les zones d’actions d’Aqmi et de l’organisation État islamique (EI) se chevauchent à la frontière entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger : « Mais les deux groupes se tolèrent à cause des relations personnelles entre leurs chefs et ne s’affrontent pas comme en Syrie, au Yémen ou en Somalie ». Une vidéo a d’ailleurs été diffusée la semaine dernière montrant une attaque de l’EI contre l’armée française dans la zone frontalière entre les trois pays africains.

Le Gourma est « réputé être une zone sanctuaire » pour plusieurs groupes armés, implantés notamment dans les forêts et à la frontière avec le nord du Burkina Faso. Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes, en grande partie dispersés par l’intervention militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France.

Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, malgré la signature en 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes, dont l’application accumule les retards.

Depuis 2015, les violences se sont propagées du nord au centre du pays, beaucoup plus densément peuplé, où elles se mêlent très souvent à des conflits intercommunautaires. Une tuerie imputée à des chasseurs dogons se présentant comme un « groupe d’autodéfense » antijihadiste a ainsi fait quelque 160 morts le 23 mars dans le village peul d’Ogossagou, près de la frontière burkinabè.

Avec AFP

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