Condamnation de Vital Kamerhe en RDC: comment en est-on arrivé là ?

L’UNC de Vital Kamerhe dénonce la condamnation de son leader alors que les avocats du directeur de cabinet du président Tshisekedi promettent de faire appel de la condamnation à 20 ans de travaux forcés et 10 ans d’inéligibilité. Vital Kamerhe, principal allié de Felix Tshisekedi depuis novembre 2018, a été condamné samedi dernier pour le détournement de 50 millions de dollars de fonds publics destinés à un des projets d’urgence du programme dit des 100 jours, reconnu coupable en premier instance. Les ennuis du directeur de cabinet avec la justice remontent à près d’un an.

De notre correspondante à Kinshasa, Sonia Rolley

Le 31 juillet, l’Inspection générale des finances remet son rapport sur une suspicion de détournement de 15 millions de dollars (au parquet près de la cour de cassation). A l’époque déjà, le nom de Vital Kamerhe est cité. Au sein même dans la présidence, des proches de Felix Tshisekedi l’accusent déjà d’avoir détourné cet argent. Mais en septembre, au cours d’une interview, le chef de l’État congolais balaie cette accusation contre son allié évoquant une « affaire de rétrocommissions » sans que l’argent ne soit « volé au Trésor ».

Kamerhe s’en prend au ministre des Finances

A l’époque déjà, la société civile pointe des suspicions de détournements sur le programme des 100 jours, sans que ces critiques ne soient entendues. Ce n’est que lorsque le nouveau gouvernement est désigné et que le chef de l’État congolais décide de renouer avec le FMI, pour éviter à l’État une cessation de paiement au dernier trimestre 2019, que la question de sa gestion est remise sur la table. Selon plusieurs sources gouvernementales, Felix Tshisekedi demande à confirmer chaque dépense exigée par le directeur de cabinet.

En janvier, quand les Kinois protestent de plus en plus contre les retards dans les travaux annoncés, c’est Vital Kamerhe qui défend seul le bilan pour leur première année au pouvoir et s’en prend au ministre des Finances, comme au FMI et à la Banque mondiale, qu’il accuse d’être responsable des mauvaises conditions de vie des Congolais. Felix Tshisekedi choisit lui, cette fois, de demander un audit, que le gouvernement dominé par des proches de l’ancien président Kabila transforment en enquête judiciaire.

RFI

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