Lutte contre le terrorisme au Burkina Faso, Mali et Niger : L’UEMOA va mettre à disposition près de 60 milliards de Fcfa

La Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) a, à l’issu du huis clos, décidé une contribution immédiate de 100 millions de dollars Us, soit environ 55 milliards de Fcfa au profit des trois Etats membres de la ligne de front du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Niger).

Le président de la Commission de l’Union, Abdallah Bouréima, dans le communiqué final, a précisé que cette contribution s’inscrit dans le cadre de l’engagement pris par l’UEMOAde participer à hauteur de 500 millions de dollars US au financement du Plan d’action de la Communauté économique et monétaire ouest africaine (CEDEAO) pour lutter contre le terrorisme dans cet espace, sur la période 2020-2024.

Abdallah Bouréima a ajouté que la Conférence a adopté un acte additionnel instituant un Fonds régional de sécurité, pour la mobilisation, sur le moyen terme, de ressources financières conséquentes destinées à poursuivre la mise en œuvre dudit Plan.

Interrogé, à sa sortie, sur ces deux décisions principales de ce sommet, le Premier ministre malien, ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, a salué la solidarité agissante des Etats membres de l’Union en faveur des trois pays (Burkina Faso, Mali, Niger).

« Ce soutien financier, qui sera mis à disposition, dans les meilleurs délais, permettra de faire face davantage au défi sécuritaire du moment et de lutter efficacement contre le terrorisme’, a assuré Dr Boubou Cissé.

« C’est du financement additionnel qui va nous servir d’acquérir du matériel, y compris le vecteur aérien, pour pouvoir cibler et traquer les assaillants, recruter et former dans nos différentes Forces de défense et de sécurité des forces spéciales qui se sont montrées beaucoup plus efficaces dans la lutte contre l’insécurité et le terrorisme », s’est réjoui le chef du gouvernement malien.

« Quant à la création d’un Fonds régional de sécurité, elle est importante dans la mesure où elle mettra à disposition des ressources pérennes », a commenté Boubou Cissé. « Moyens financiers qui seront alimentés à partir de différentes sources de revenus, des redevances que les ministres de l’Economie et des Finances vont trouver et faire des propositions à la Conférence des chefs d’Etat », a-t-il précisé.

Ces différentes décisions feront, à en croire le Premier ministre Cissé, la différence sur le terrain dans les jours et les mois à venir.

Outre l’examen de l’état de la mobilisation des ressources pour lutter contre le terrorisme, point principal à l’ordre du jour de ce Sommet extraordinaire, la Conférence des chefs d’Etat a, après analyse, exprimé sa grande préoccupation face à la récurrence des attaques terroristes au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Ainsi, elle a, tout en soulignant l’importance d’une approche concertée et globale pour relever ce défi, salué la détermination de l’Union à faire face à l’insécurité grandissante.

A cet égard, elle dit avoir pris connaissance du rapport de Macky Sall, président du Comité de haut niveau sur la mise en œuvre du chantier paix et sécurité. Pour la mise en œuvre diligente des propositions contenues dans ce document, la Conférence a instruit les Etats et institutions de l’Union à mettre en œuvre les directives issues de la 4èréunion dudit Comité, tenue le 15 novembre 2019. Avant de se féliciter des avancées significatives dans la mise en œuvre de la Politique de l’UEMOA en matière de paix et de sécurité.

Analysant la situation politique et sociale au sein de l’Union, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement s’est félicitée de la bonne tenue du premier tour de l’élection présidentielle en Guinée Bissau. Tout en émettant le vœu que le second tour ainsi que les échéances électorales en vue dans certains pays se tiennent dans un climat apaisé, elle a invité les acteurs politiques « à privilégier le dialogue inclusif qui reste le moyen le plus sûr pour dégager un consensus national et mobiliser toutes les forces vives ».

Rappelons qu’en plus des chefs d’Etat ou de gouvernement des huit pays, les présidents des commissions de l’Union, de la CEDEAO, de la BOAD, le gouverneur de la BCEAO et des chefs d’instituions de l’Union ont participé à ce huis clos.

CMT/MD (AMAP)

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