Violences au Capitole : les démocrates menacent Donald Trump d’une procédure de destitution
À 9 jours de l’investiture de Joe Biden, les démocrates doivent voter, lundi, une résolution demandant au vice-président Mike Pence d’agir pour démettre Donald Trump de ses fonctions pour avoir incité ses partisans à s’introduire au Capitole. Une procédure de destitution contre le président républicain pourrait suivre.
Une fin de mandat pour le moins chaotique. Alors que Donald Trump s’apprête à céder la présidence, tant bien que mal, à son successeur Joe Biden, les démocrates montent au front pour forcer le président à quitter ses fonctions avant la fin de son mandat, suite aux violences du Capitole, qui ont fait cinq morts et scandalisé l’amérique.
Nancy Pelosi a déclaré dans la lettre que la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, voterait lundi 11 janvier une résolution demandant à Mike Pence d’invoquer le 25e amendement de la Constitution des États-Unis, qui permet de révoquer un président considéré inapte à remplir ses fonctions.
Si Mike Pence ne répond pas à la demande, a-t-elle ajouté, les démocrates entameront les préparatifs d’une deuxième procédure de destitution contre Donald Trump – ce qui serait inédit pour un président américain.
“Pour protéger notre Constitution et notre démocratie, nous allons agir dans l’urgence, parce que ce président représente une menace immédiate pour les deux”, a écrit Nancy Pelosi.
Donald Trump, qui a dénoncé sans preuve une vaste fraude au profit de Joe Biden lors de l’élection présidentielle du 3 novembre, a galvanisé les partisans qui s’étaient rassemblés, mercredi, à Washington dans le but de contester la certification par le Congrès de la victoire de son rival.
Certains démocrates ont exprimé leurs inquiétudes grandissantes à l’égard du comportement de Donald Trump. Nancy Pelosi a dit avoir passé en revue avec le chef d’état-major de l’armée les mesures envisageables pour empêcher Donald Trump de recourir à l’arme nucléaire.
Mike Pence est opposé au recours au 25e amendement de la Constitution pour démettre Donald Trump de ses fonctions, selon un conseiller.
L’hypothèse de l’”impeachment” soutenue par certains républicains
Aucun commentaire n’a pu être obtenu dans l’immédiat auprès des assistants parlementaires du chef de la minorité républicaine à la Chambre, Kevin McCarthy, qui s’était dit, vendredi, défavorable à une procédure de destitution contre Donald Trump, estimant que cela ne ferait qu’exacerber les divisions dans le pays.
L’hypothèse de l’”impeachment” a toutefois des soutiens dans les rangs du Parti républicain. Le sénateur Pat Toomey, un conservateur qui soutenait Donald Trump jusqu’à récemment, a déclaré, dimanche, à la chaîne NBC, qu’une démission “dès que possible” de Trump était la meilleure solution pour le pays. La sénatrice Lisa Murkowski fût la première républicaine à déclarer publiquement que Donald Trump devait immédiatement démissionner.
Nouvelles arrestations
Trois des manifestants pro-Trump dont les photos ont fait le tour du monde depuis leur violente intrusion au Capitole ont été arrêtés et inculpés, a annoncé, samedi, le ministère de la Justice.
Jacob Anthony Chansley, alias Jake Angeli, le complotiste torse nu, coiffé de cornes de bison et peinturluré qui avait aimanté photographes et caméras aux quatre coins du Capitole, a été arrêté et inculpé d’intrusion illégale et de conduite violente au Capitole, a indiqué le ministère dans un communiqué.
“Cet individu était armé d’une lance de deux mètres de long avec un drapeau américain attaché juste sous la lame”, souligne le communiqué.
Vendredi, le ministère avait déjà annoncé 13 inculpations pour intrusion et désordre, et l’arrestation dans l’Arkansas de Richard Barnett, l’homme photographié avec son pied sur le bureau de Nancy Pelosi.
Parmi les personnes poursuivies se trouvent un homme qui avait onze cocktails Molotov dans un véhicule garé près du Congrès, un autre qui a donné des coups de poing à un policier du Capitole en forçant le passage et un troisième entré avec une arme à feu chargée dans l’enceinte du Congrès.
Avec Reuters et AFP
Source: France 24