Transition: le Conseil national de la société civile se démarque
Le Conseil national de la Société civile (CNSC) a animé, à son siège, une conférence de presse ce vendredi 12 février 2021. Objectif : se démarquer de la Transition et dénoncer l’opacité de la gestion des militaires, le caractère non inclusif de l’organe législatif de la Transition (CNT) et exiger du gouvernement d’ouverture la mise à disposition d’une feuille de route détaillée.
Contrairement à la classe politique qui semble tétanisée et se complaire dans le fait du Prince, la société civile malienne refuse d’abdiquer et tente honorablement de résister. Au moment où chacun se tait et avale les couleuvres, le Conseil national de la société civile choisit de donner de la voix. Dans son viseur : le Conseil National de Transition (CNT).
Le Conseil national de la société civile (CNSC), par la voix de son président Boureïma Allaye, dit se référer aux dispositions de la Charte de la Transition, les décrets es décrets N°2020-0143/PT-RM du 09 novembre 2020 relatif à la répartition des sièges au CNT entre les acteurs visés ci-dessus et N°2020-142/PT-RM du 09 novembre 2020 fixant les modalités de désignation des membres devant composer le CNT par les organisations et autres acteurs définis à l’article 13 de la Charte.
Pour le Conseil national de la société civile (CNSC) «ce non-respect met en doute tant la légalité que la légitimité de la représentativité de cet organe issu des concertations entre les forces vives de la nation ». En plus de la recomposition du CNT, Bouréima Allaye TOURE, Président du CNSC demandera donc au gouvernement la mise à disposition du peuple souverain de la feuille de route détaillée de la Transition dans les meilleurs délais pour une mise en œuvre avec toutes les parties prenantes.
Par ailleurs, le Conseil national de la société civile (CNSC) exigera du gouvernement de la Transition plus de détermination et d’intensification la lutte contre la corruption, l’insécurité, le terrorisme et la gestion des conflits inter et intracommunautaires, le retour de l’Administration et les services de base, la relecture de l’Accord conformément aux recommandations du Dialogue national inclusif (DNI) et enfin l’accélération du processus de lutte contre la corruption et la délinquance financière et l’assainissement de la gouvernance des affaires publiques.
Inquiet de la gestion opaque des affaires publiques par les autorités de la Transition, le Conseil national de la société civile (CNSC) exige plus de transparence et de rigueur. En effet, pour le président du CNSC, il n’existe à cette date aucune visibilité sur les fondements d’une transition qui doit jeter les jalons de la refondation du Mali à travers les réformes constitutionnelles, institutionnelles, l’organisation d’élections transparentes et crédibles et le tout sur la base d’une feuille de route détaillée assortie d’un chronogramme. Aucune feuille de route n’est pas encore disponible 5 mois après le début de la Transition.
Par Sikou BAH
Info-Matin