Transition au Mali : Le pouvoir à l’épreuve des grèves !
Le ciel de la transition au Mali est chargé de nuages. La météo sociale annonce une tempête de grève. Moins de deux mois après l’avènement de la transition, des syndicalistes sont déjà sur le pied de guerre. Et les débrayages prennent du volume. Plusieurs syndicats dont l’Union Nationale des Travailleurs du Mali( UNTM), la principale centrale syndicale du pays, se préparent à sonner le glas de la période de grâce.
L’enseignement supérieur aussi est perturbé par les grèves du Syndicat National de l’Enseignement Supérieur. Après une grève de deux jours, les 3 et 4 novembre dernier, les enseignants du supérieur commencent un arrêt de trois jours à partir de ce mardi 10 novembre 2020.
La synergie des sections syndicales des surveillants de prison a aussi adressé, le 02 novembre 2020, un préavis de grève de 4 jours, au ministre du travail et de la fonction publique, porte-parole du gouvernement. Les syndicats des surveillants de prison, au nombre de trois, exigent non seulement l’application de l’article 148 de la loi n°2016-031 du 07 juillet 2016 portant Statut des Fonctionnaires du Cadre de la Surveillance des Services Pénitentiaires et de l’Éducation Surveillée, mais aussi la relecture du décret n°2019-0463/P-RM du 03 juillet 2019 portant allocation d’une indemnité de logement aux fonctionnaires du cadre de la surveillance des services pénitentiaires et de l’éducation surveillée pour l’aligner au montant des autres forces de sécurités. A défaut d’avoir gain de cause, les surveillants de prison menacent d’observer une grève de 4 jours à compter du 17 novembre 2020.
L’UNTM, la principale centrale syndicale, dans la danse
Le 2 novembre dernier, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), la première et la plus grande centrale syndicale du Mali, a déposé un préavis de grève de trois jours à partir du 18 novembre prochain. L’UNTM exige du Gouvernement, le règlement des droits des Compressés et des Partants Volontaires à la Retraite, l’octroi d’indemnités et de primes de spécificités par catégories à tous les fonctionnaires de façon équitable, l’application des mesures pour la réduction de la cherté de vie non respectée par les marchands, la relance du chemin de fer, l’ouverture de concours de recrutement de 20000 diplômés dans la Fonction Publique de l’État avant le 15 décembre 2020, l’intégration définitive des Enseignants communautaires dans la Fonction Publique des collectivités, la restauration de la sécurité et de l’intégrité territoriale, la participation des syndicats et la mise en place du Conseil National de la Transition (CNT) avant le 15 novembre 2020. «Si les exigences ainsi formulées sont restées lettres mortes, le Bureau Exécutif engage à tous les démembrements à observer une grève de 72 heures allant du mercredi 18 novembre au vendredi 20 novembre 2020 sur toute l’étendue du territoire », révèle le préavis de grève de l’UNTM, dirigée par Yacouba Katilé. Ce dernier met en garde le pouvoir actuel : « Nous arrêterons tout simplement de travailler, de produire jusqu’à ce que les mauvaises politiques, les mauvais dirigeants soient écartés.»
Quelle sera la réaction du pouvoir face aux salves des grèves ? Moctar Ouane, le chef du gouvernement du Mali, a -t-il des arguments pour dégonfler le ballon gréviste ? Une chose est certaine : l’agenda des grévistes est fourni et les nouvelles autorités devraient nager sur des vagues et chercher l’accalmie.
Madiassa Kaba Diakité
Source: Lerepublicainmali