Tiébilé Dramé, le coup de poker d’IBK ?
En faisant sien le « dialogue politique inclusif » proposé par Soumaïla Cissé, et en privant l’opposition de son aile dure, enrôlée dans le gouvernement Boubou Cissé, IBK semble avoir réussi un joli coup de poker.
« Les Maliens connaissent très mal IBK. Il ne faut, jamais, le chercher là où vous croyez le trouver. Surtout, en politique. En dépit de son âge, que certains considèrent comme un handicap, il est, extrêmement, futé. Il n’accepte, jamais, une proposition politique, d’où qu’elle vienne, sans la modifier à son avantage ».
Les gestes hauts et forts, et le visage barré par un large sourire, un député RPM, lève ainsi un coin du voile sur IBK, son mentor.
En acceptant d’aller au « dialogue politique inclusif », proposé par le chef de file de l’opposition, et en privant celle-ci de ses « tireurs d’élite », IBK semble avoir trouvé le moyen d’apprivoiser ses adversaires politiques.
Considéré, comme la pièce maitresse de l’opposition, Tiébilé Dramé, qui troublait le sommeil du régime IBK, à travers ses révélations fracassantes, chiffres à l’appui, est redevenu aphone. Ou presque. Bombardé chef de la diplomatie malienne, il tente – avec un certain succès – de donner un nouveau souffle à la diplomatie malienne.
Nouveau ministre des Réformes Institutionnelles et des Relation avec la Société civile, Amadou Thiam était, récemment, l’une des pièces maitresses de la Plateforme « Antè A Bana, Touche pas à ma constitution ».
Ironie du sort, celui qui protestait contre la révision constitutionnelle est devenu celui qui est chargé de la conduire à bon port.
Par ce geste, IBK a réussi, non seulement, priver Soumaïla Cissé de ses principaux lieutenants ; mais aussi, à faire d’eux ses principaux alliés dans les réformes politiques et institutionnelles en cours.
Désormais privée de ses soutiens de poids, l’opposition est redevenue aphone. Ou presque.
La preuve : sa conférence de presse, tenue le 04 septembre dernier, à la Maison de la Presse, n’a pas drainé grand monde. Même les journalistes s’accordent à reconnaître que ce point de presse a manqué de piment. Contrairement aux précédentes au cours desquelles, la salle refuse du monde.
Comme on le voit, IBK est un fin stratège. En acceptant d’organiser le « dialogue politique inclusif » – cheval de bataille de l’opposition depuis trois ans – et en ouvrant le gouvernement à l’opposition, IBK semble avoir fait d’une pierre, trois coups : apprivoiser une opposition, de plus en plus, déchaînée ; réussir les réformes politiques et institutionnelles en cours et finir son second et dernier mandat, peinard.
Canard Déchainé