Situation sociopolitique: les mises en garde de Youssouf TOLOBA contre le M5-RFP
Dans une interview qu’il a accordée à une radio locale, le chef d’état-major de la milice dogon ‘’Dana Ambassagou’’, Youssouf TOLOBA, se montre hostile au mouvement M5-FRP, qui demande la démission du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, et met en garde contre un éventuel élargissement à la région de Mopti. C’était le 23 juin dans son QG au pays dogon.
Sans ambages, le chef TOLOBA trouve que cette demande de démission du président de la république n’est qu’une cabale contre le président la République. Selon lui, la démission d’IBK conduire le pays dans un chaos sérieux.
« Nous sommes en train de les observer avec intérêt. Les Bamakois croient que ce sont eux seulement qui ont voté pour qu’IBK soit président en 2018. Ils se trompent, ce n’est pas Bamako seule. S’il est élu président, c’est que tous les Maliens ont voté pour lui. Les Maliens ont chassé ATT. Est-ce qu’après le départ de ce dernier, le Mali a connu une accalmie ? Notre souhait n’est pas le départ du président IBK. J’en appelle aux Maliens, pas aux responsables de ce mouvement, mais aux Maliens, pour que la raison prime sur le cœur », a-t-il dit.
Il charge ainsi DICKO de ne pas être dans son rôle.
« Un imam dont le travail se résume à instrumentaliser les populations. Ce que je ne gobe pas, c’est de voir un imam à la tête d’une manifestation populaire demandant le départ du chef de l’Etat. N’est-ce pas, une honte ? Les terroristes sont venus tuer les gens au nom de l’islam, vous ne protestez pas contre cela. C’est vous qui vous levez pour décrier la gouvernance de IBK. Pire, ce sont ces chefs religieux qui font des médiations pour libérez les djihadistes. Nous savons tous ceux qui sont en train de tuer les Maliens », a-t-il dénoncé, avant de clarifier la position de sa milice.
Dans le pays dogon, ‘’nous ne sommes pas pour la démission du présent IBK. Ainsi, dans toute la région de Mopti, nous sommes contre toute personnes physiques et morales qui demanderont la démission du président de la république’’, a-t-il été clair !
En homme de paix, Youssouf TOLOBA pense que seul le dialogue est l’unique issue à la crise.
« Je demande aux Maliens de cesser de s’accuser mutuellement. Prônons le dialogue pour le développement de notre pays. Si vous dites qu’IBK n’est pas bon, qui voulez-vous mettre à sa place ? Ce n’est pas Mahmoud DICKO quand même. Ce même DICKO qui avait brandi son bâton de guide religieux musulman au peuple malien, avant de promettre qu’il restera dans cette posture. Donc, a-t-il perdu son bâton de guide religieux ? Moi je crois que cette posture d’imam lui sied parfaitement mieux que celle d’un révolutionnaire. Ce n’est pas pour le dénigrer, mais que chacun reste dans sa posture. DICKO est connu comme est leader religieux, qu’il reste dans cette posture », a-t-il martelé, d’un ton sérieux !
Aux hommes politiques, Youssouf TOLOBA impute une part de responsabilité dans cette lutte.
« Quant aux hommes politiques, sans exception, je vous rappelle que chacun récolte ce qu’il sème. C’est clair. C’est vous qui avez courtisé les leaders religieux pour leur promettre des choses, si cette promesse n’est pas tenue, ils vont se révolter. Ça c’est inévitable ! Je vous rappelle que le Mali est un pays laïc et vous devez travailler sur cette lancée. Mais vous avez privilégiez certaines personnes, notamment les leaders musulmans au profit des autres et voilà le résultat. Sinon, un leader religieux musulman ne peut pas chasser un président de la République, puisque ce dernier est le Père d’une nation laïque, s’il ne s’est passé un accord entre eux », a-t-il dit.
Pour terminer, il lance un ultimatum aux sympathisants de M5-RFP de la région de Mopti.
« Les chasseurs du Mali ont eu leur récépissé, depuis 1951, mais nous sommes toujours dans notre coin. Mais ces leaders religieux qui se cachent derrière l’islâm pour détruire le Mali, nous verrons désormais sur leur chemin. C’est cela notre message à leur endroit, surtout à la CEDAO et au reste de la communauté internationale. La CEDEAO sait très bien ce qui se passe au Mali. Ce sont ces gens, qui se disent musulmans, qui tuent leurs semblables, au vu et su de la CEDAO. Notre avertissement est la suivante : dans la région de Mopti, toute personne qui osera pointer sa tête contre le régime, si les militaires l’épargnent, nous ne l’épargnerons as pas. A bon entendeur salut », a conclu Youssouf TOLOBA !
PAR CHRISTELLE KONE
Info-Matin