Sans Tabou: faut-il pardonner à Kemi Séba ?

L’activiste Stéllio Gilles Robert Capo Chichi, l’activiste franco-béninois plus connu sous le nom de Kémi SEBA séjourne dans notre pays depuis vendredi 15 janvier. Messie pour les uns, Ibilis pour les autres, le jeune emmerdeur africain, afrocentriste et anticolonialiste persifleur est en effet à Bamako pour prendre part à la grande marche du 20 janvier contre l’intervention française dans notre pays.

Pour marquer la symbolique, Kemi SEBA, de bonne foi sûrement, mais sous le projecteur des réseaux sociaux pleinement acquis à sa pagaille, est allé se recueillir sur la tombe du père de l’indépendance de notre pays. Grand africain parmi les grands africains, Modibo KEITA, comme Haïlé SELASSIE 1er, KRUMAH, Naser et Sékou TOURE, est panafricaniste qui a inscrit en ligne d’or la volonté et la détermination du peuple du Mali à abandonner tout ou partie de sa souveraineté pour la construction de l’Unité africaine. Donc Kémi SEBA ne serait pas Kémi SEBA s’il ne s’inclinait pas, à Bamako, sur la tombe de Modibo KEITA. Et il l’a fait. L’a-t-il bien fait, avec ses godasses au pied sur la tombe ? Péché de jeunesse ou foutaise impardonnable ?
Que ceux qui brandissent déjà le sabre de la vengeance contre le Croisé se ravisent et se repentent de leur ignorance. Il n’y a pas, et il n’aura pas de guerre de religion. Parce que le garçon est tout ce qu’il y a de musulman. L’Islam est une religion de paix et de pardon.
Le Coran dit : « Et implore d’Allah le pardon car Allah est certes Pardonneur et Miséricordieux ». (Sourate 4, verset 106) et « Quiconque agit mal ou fait du tort à lui-même, puis aussitôt implore d’Allah le pardon, trouvera Allah Pardonneur et Miséricordieux… » (Sourate 4, verset 110). Si Allah est Pardonneur et Miséricordieux, qui sommes-nous pour envoyer Kémi SEBA à la potence pour un péché de jeunesse ? Tous autant nous sommes connaissons-nous la règles dans les cimetières et la bienséance par rapport aux tombes ?
Il a été certifié que « Le Prophète (PSL) a vu un homme marcher entre les tombes portant des chaussures en cuir. Alors, le Prophète (PSL) lui a demandé de les enlever. » (Abou Dawoud et d’autres rapporteurs).
D’après Bachir Ibn Al Khasasi (qu’Allah l’agrée) : Alors que je marchais avec le Prophète (PSL) il m’a dit : «Ô Ibn Al Khasasi ! Que reproches-tu à Allah ? Tu te trouves en train de marcher avec le Messager d’Allah».
J’ai dit: Ô Messager d’Allah ! Je ne reproche absolument rien à Allah, certes Allah m’a donné tout le bien. Il est passé près des tombes des musulmans et a dit alors : « Ceux-là ont certes attrapé beaucoup de bien ». Puis il est passé près des tombes des associateurs et a dit: «Ceux-là ont mis derrière leurs dos beaucoup de bien ». Alors il s’est tourné et a vu un homme qui marchait entre les tombes avec ses sandales. Il a dit: « Ô toi qui porte les sandales en peau de vache ! Enlève-les ».
Faut-il en déduire que marcher dans les cimetières entre les tombes avec des chaussures est-il interdit ?
La majorité des Oulémas ont énoncé qu’il est permis de marcher entre les tombes sans enlever les chaussures. Ils ont interprété le Hadiths susmentionné en disant que le genre de chaussures que portait l’homme était uniquement porté par les gens dilapidateurs (opulents), c’est pourquoi le Prophète (PSL) a abhorré qu’il fasse cela alors qu’il est dans le cimetière.
Toutefois, dès son entrée au cimetière, le visiteur devra saluer les défunts qui y reposent et invoquer en leur faveur conformément à ce que faisait le Prophète (PSL) lors d’une telle visite, à savoir : « Que la paix soit sur vous, croyants et musulmans qui résidez dans ces demeures, nous vous rejoindrons quand Allah l’aura décidé. Vous êtes nos devanciers et nous serons les suivants. J’implore le Salut d’Allah pour vous ainsi que pour nous ».
Mais, il est par ailleurs interdit au visiteur de s’asseoir sur une tombe ou de la piétiner comme l’a fait le jeune activiste. En effet, la bonne tradition musulmane aurait dû conduire Kémi SEBA de se déchausser eu égard au hadith suivant d’après Bachîr Ibn Ma’bad cité plus haut. Parce que si le prophète (PSL) a interdit à quelqu’un de marcher entre les tombes avec des chaussures en cuir, il n’aurait sûrement pas permis à Kémi SEBA de monter sur la tombe de Modibo avec ses godasses.

PAR SIKOU BAH

Info-Matin

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