Réorganisation administrative et territoriale : Les nouvelles cartes disponibles
Le Mali dispose désormais d’une nouvelle carte administrative et des cartes des 19 régions et du District de Bamako. La cérémonie de remise solennelle de la première carte administrative au président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a eu lieu, vendredi dernier dans la salle des banquets du palais de Koulouba. C’était en présence du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, du président du Conseil national de Transition (CNT), le colonel Malick Diaw, des présidents des institutions de la République ainsi que des membres du gouvernement.
Cette remise intervient à la suite de la promulgation, le 13 mars dernier, des textes de la réorganisation administrative et territoriale, après leur adoption par le CNT. Ainsi, notre pays compte désormais un district, 19 régions, 159 cercles, 474 arrondissements, 815 communes, 12. 641 villages, fractions et quartiers.
Dans son intervention, le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, est revenu sur les critères qui ont prévalu au choix des différentes circonscriptions administratives et des collectivités territoriales. Il s’agit des critères de populations et de superficies, prenant en compte, au plan local, les spécificités de la démographie et de l’étendue des espaces territoriaux à couvrir ; des critères sociologiques et ceux liés à la viabilité économique. S’y ajoutent les critères de distance/accessibilité, permettant au maximum de rapprocher les populations de l’administration ; ceux relatifs au maillage du territoire et à la compensation.
Selon le colonel Maïga, la combinaison des critères a permis de rendre le processus plus objectif en ayant comme seule motivation de doter notre pays d’une architecture organisationnelle réaliste et adaptée aux besoins des populations.
DÉLIMITATION- À titre de rappel, le parachèvement de la réorganisation territoriale est un objectif du gouvernement qui figure dans son Plan d’action et une recommandation des Assises nationales de la refondation (ANR). D’où la matérialisation de ce «gigantesque travail par la conception et la production de la carte administrative du Mali, très attendue par le peuple malien et l’ensemble des utilisateurs publics et privés», fera savoir le ministre en charge de l’Administration territoriale.
Notre pays, dans sa continentalité, dispose d’atouts importants de par sa diversité et ses richesses culturelles, géographiques, historiques, pédologiques et naturelles. De même, il est de notoriété que le Malien est très attaché à son terroir. C’est pourquoi, dira le colonel Abdoulaye Maïga, cette réorganisation du territoire favorisera davantage le rapprochement de l’administration des administrés. Les services techniques du département de l’Administration territoriale, en rapport avec l’Institut géographique du Mali (IGM), ont travaillé en synergie avec l’accompagnement des partenaires pour aboutir à la carte officielle du Mali et à celles des 19 régions administratives et du District de Bamako. Le colonel Abdoulaye Maïga a promis que cette dynamique se poursuivra avec la production et la dotation de l’ensemble des cercles et communes de notre pays en cartes administratives (dotation initiale) par son département.
En plus de la délimitation des circonscriptions administratives et des collectivités territoriales pour les besoins de définitions des espaces de vies notamment les habitats, les champs de cultures, les zones de pâturages, celles économiques et commerciales, la carte administrative participe de la restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national. De ce fait, elle favorise la délimitation des frontières terrestres du Mali qui fait frontière avec sept pays. Des frontières qui sont également des espaces de vie, de cohésion et d’intégration africaine.
Le ministre d’État a, par ailleurs, évoqué quelques conséquences négatives du non-parachèvement de la réorganisation territoriale. À ce propos, il dira que sur le plan juridique toute nomination doit intégrer quatre types de compétences à savoir l’identité de la personne ; ses attributions ; la période à partir de laquelle la personne nommée commence à exécuter ses attributions et le champ géographique dans lequel s’exercent ses attributions. «Dans le cas d’espèce, nous comprenons que les gouverneurs et les ressortissants des régions dites non opérationnelles étaient dans un inconfort absolu», a regretté le ministre en charge de l’Administration territoriale.
OUTIL DE DÉVELOPPEMENT- Le président de la Transition a soutenu que face à la situation de crise multiforme et pluridimensionnelle que notre pays traverse depuis quelques années, cette nouvelle carte administrative contribuera, sûrement, à la refondation de l’État pour une gouvernance forte et efficace.
Selon le colonel Assimi Goïta, l’activité de réorganisation administrative du territoire contribue à la prise en compte des préoccupations formulées dans le sens d’une impulsion du processus de décentralisation en capitalisant les réussites et les difficultés enregistrées par des acteurs locaux. En ce qui concerne l’organisation administrative du territoire, il est institué une codification numérique en vue de faciliter l’identification des circonscriptions administratives, des collectivités territoriales, ainsi que des villages, fractions et quartiers.
Par ailleurs, le chef de l’État a exhorté le gouvernement à faire de la nouvelle carte administrative et des cartes des régions des outils de planification du développement économique et social de nos territoires. «En tant qu’outil de développement, de planification, d’orientation et de suivi des actions au profit des populations, la carte administrative est et demeure un véritable outil de base», a insisté le colonel Assimi Goïta, espérant que cette carte administrative servira de référentiel pour l’amélioration d’autres cartes, notamment les cartes géographique, historique, pédologique, démographique, sanitaire, éducative, militaire et de télécommunication.
Le chef de l’État a aussi exhorté le gouvernement à œuvrer au quotidien avec l’ensemble de ses collaborateurs pour davantage rapprocher l’État des citoyens, dans le cadre du processus de refondation en cours dans notre pays. «Pour cela, vous devez rester à l’écoute permanente des populations et leur rendre des services de qualité», a conseillé le président Goïta.
La rencontre a été marquée par la présentation de la nouvelle carte administrative de notre pays aux invités.
Bembablin DOUMBIA
Essor