Rapport du secrétaire général de l’ONU sur les 3 derniers mois au Mali : • 331 attentats, 367 civils tués, 221 blessés et 63 enlevés • 32 attaques contre les FAMA, 42 morts et 33 blessés

Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres a publié, le 1er octobre 2019, son rapport trimestriel sur la situation au Mali. Ce rapport de 21 pages décortique la situation sécuritaire, humanitaire, politique et juridique qui prévaut au Mali. Le rapport évoque également le processus de paix au Mali à travers la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger.

Le rapport de Antonio Guterres révèle qu’il y’ a eu 331 attentats, 367 civils tués, 221 blessés et 63 enlevés durant les trois derniers mois au Mali. Le même rapport indique aussi qu’il y a eu 32 attaques contre les forces de défense et de sécurité nationales, qui ont fait 42 morts et 33 blessés. Par ailleurs, Antonio Guterres a souhaité le redéploiement sur le terrain de l’armée reconstituée pour restaurer l’autorité de l’État et pour lutter contre le terrorisme. « Il convient de stabiliser la situation en matière de sécurité dans le Centre et de rétablir l’autorité de l’État dans le Nord et le Centre », a souligné le secrétaire général de l’ONU.

Selon le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, la situation en matière de sécurité est restée complexe dans le nord et le centre du Mali. « Les extrémistes ont mené 62 attaques asymétriques, le nord du Mali en enregistrant la majorité avec 67 % des attaques, suivi de 31 % dans les régions de Mopti et de Ségou, et une attaque dans la région de Kayes. Au cours de la période à l’examen, il y a eu 32 attaques contre les forces de défense et de sécurité nationales, qui ont fait 42 morts et 33 blessés. Les civils ont continué d’être la cible directe de la violence extrémiste et des attaques intercommunautaires, et indirecte des engins explosifs improvisés et du banditisme. Pendant la période examinée, 331 attentats ont eu lieu, au cours desquels 367 civils ont été tués, 221 blessés, et 63 enlevés », a-t-il déploré. Avant d’ajouter que les violations des droits de la personne ont fait au moins 339 victimes (262 hommes, 32 femmes, 30 garçons et 15 filles).

Dans ses observations, le secrétaire général de l’ONU a demandé au Gouvernement, aux partis politiques d’opposition, aux mouvements signataires et à la société civile de maintenir leur esprit de compromis et de collaboration et de progresser rapidement vers la conclusion du dialogue avec des résultats concrets pour éviter de retarder davantage la mise en œuvre de l’Accord et de plonger le pays dans une nouvelle crise institutionnelle. Selon lui, il faut accélérer et achever en priorité la réforme constitutionnelle, sans laquelle d’autres réformes cruciales ne pourraient avoir lieu, en particulier l’élection d’un nouveau parlement, et le redéploiement des unités reconstituées et réformées des Forces de défense et de sécurité maliennes.

«La menace demeure considérable… »

«Je salue les progrès réalisés dans l’intégration des ex-combattants des groupes armés signataires dans les forces armées, qui s’inscrit dans le cadre du processus accéléré de désarmement, démobilisation et réintégration des anciens membres du Mécanisme opérationnel de coordination. Plus de 1 000 ex-combattants ont achevé leur formation et ont été intégrés aux forces armées maliennes et à la garde nationale, ainsi que plus de 600 déserteurs.

Il s’agit là d’une étape déterminante. Il importe à présent de poursuivre sur cette lancée et de concrétiser le redéploiement de ces effectifs, qui sera essentiel pour restaurer l’autorité de l’État dans le nord du Mali et pour lutter contre le terrorisme », a-t-il dit. Cependant, Antonio Gutrres regrette que plusieurs aspects de la mise en œuvre de l’Accord, tels que la réforme sur la décentralisation, la réforme du secteur de la sécurité, le développement économique et les mesures de justice et de réconciliation, aient été ralentis par le désaccord persistant entre les mouvements signataires et au sein des mouvements. En outre, il a mis l’accent sur le faible taux de déploiement des agents de l’État au centre et au nord du pays. «Les parties de Kidal qui ont signé l’Accord doivent de toute urgence prendre des mesures concrètes en vue de créer un environnement propice au retour de la présence et des services de l’État dans cette zone du pays.

Pour ce faire, il conviendra de sensibiliser la population locale à l’unité de l’État malien et, à terme, d’obtenir son assentiment », a-t-il dit. A ses dires, la menace demeure considérable. A cet effet, il a invité la communauté internationale à soutenir la force conjointe par un financement durable et prévisible afin qu’elle devienne pleinement opérationnelle. Pour lui, l’avenir dépend de réformes politiques et institutionnelles efficaces, qui nécessitent l’adhésion de l’ensemble de la classe politique, en particulier de l’opposition, et la volonté politique, de la part des parties signataires, d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord. « Je demande aux partis d’opposition en particulier de saisir cette occasion et de participer au dialogue politique de bonne foi, en vue de faire progresser la paix, la démocratie et l’état de droit au Mali.

Pour améliorer l’avenir de tous les Maliens, il convient en outre de stabiliser la situation en matière de sécurité dans le Centre et de rétablir l’autorité de l’État dans le Nord et le Centre », a souligné le secrétaire général des Nations Unis, Antonio Guterres. Il a fait savoir que la Mission doit impérativement être dotée des ressources nécessaires pour apporter l’appui voulu dans ces domaines. « Je demande au Gouvernement d’établir la version définitive des accords sur la délimitation d’une zone qui permettraient à la Mission d’agrandir son camp à Mopti afin d’accroître sa présence civile et militaire dans le Centre, et de construire une piste d’atterrissage à Kidal pour faciliter l’exécution de son mandat et la libre circulation des biens et services dans la région », a conclu Antonio Guterres.

Aguibou Sogodogo

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