Rapport annuel du Médiateur de la République : Le diagnostic des dysfonctionnements de l’administration

Le Médiateur de la République, Mme Sanogo Aminata Mallé, a remis, hier dans la salle de banquets du Palais de Koulouba, son rapport annuel 2022 au président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. C’était en présence du président du Conseil national de Transition (CNT), le colonel Malick Diaw, du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, et des membres du gouvernement.

C’est avec un grand intérêt et une importance particulière pour la refondation de notre état que le colonel Assimi Goïta a reçu ce rapport des mains de Mme Sanogo Aminata Mallé. Selon le chef de l’état, les analyses quotidiennes nécessaires dans le document présentent les dysfonctionnements de notre administration dans la gestion et sonnent l’alerte afin d’en corriger les insuffisances et les dérives.

«À travers les réclamations des usagers des services publics que vous recevez quotidiennement et les interpellations de l’Espace d’interpellation démocratique (Eid), vous soulignez les vraies tares qui gangrènent notre Administration», a souligné le président de la Transition.

«Le traitement que vous faites des réclamations marque votre détermination à contribuer à la promotion d’une administration performante et de qualité. Vous constituez ainsi un recours nécessaire dont les usagers du service public ont besoin pour se faire entendre», a reconnu le colonel Assimi Goïta, qui a promis une meilleure prise en charge des observations et recommandations applicables, notamment dans le maillage de l’action gouvernementale .

Mais aussi en donnant une grande importance au contrôle plus accumulé tant au niveau des structures que des personnes. Pour lui, la mise en œuvre des réformes politiques et institutionnelles prises dans la Constitution promulguée le 22 juillet 2023, permettra d’améliorer la gouvernance dans le service public pour répondre au Mali Kura de nos vœux.

Ce rapport annuel 2022 expose singulièrement le nombre, la nature et la diversité des réclamations dont le Médiateur a été saisi par les usagers des services publics. Il contient également tout l’éventail des interpellations adressées au gouvernement dans le cadre de l’EID. Il s’articule autour de quatre parties, notamment la gestion des réclamations et des demandes d’interpellation ; les activités du Médiateur de la République ; le renforcement des capacités ainsi que les commentaires et recommandations.

Les services du Médiateur de la République ont, durant la période accueillie, écouté et aidé 5.230 usagers, notamment 2.810 au niveau du siège à Bamako et 2.420 au niveau des délégations territoriales. Sur ce point, Mme Sanogo Aminata Mallé a noté une nette amélioration par rapport à 2021 qui était de l’ordre de 3.567 usagers. Du 1er janvier au 31 décembre 2022, ses services ont reçu et traité au total 268 dossiers de réclamation dont 195 ont été entièrement traités et clôturés. Mme le Médiateur informant que les 73 restants sont en cours de traitement.

à l’instar des autres années, Mme Sanogo Aminata Mallé a rappelé que les dossiers de l’EID de 2022 ont trait aux litiges domaniaux et fonciers, aux demandes de paiement de droits, aux difficultés liées à la lenteur et à l’exécution des décisions de justice, aux abus de pouvoir, aux demandes de régularisation de situations administratives, entre autres.

En vue d’attirer l’attention des autorités sur certaines pratiques qui occasionnent des dysfonctionnements dans nos services publics et mettent l’administration en conflit avec ses usagers, le Médiateur de la République a émis plusieurs recommandations. Elles portent sur l’inexécution des décisions de justice à la moralisation des procédures de passation et d’exécution des marchés publics, en passant par la problématique du paiement des salaires et des cotisations sociales des agents employés par les collectivités.

également, les recommandations ont trait à la gestion de la carrière des agents des collectivités territoriales et la gouvernance locale qui a donné une réelle implication des autorités. Elles portent aussi sur les difficultés liées à l’exécution des contrats et marchés publics et sur la problématique de la protection sociale.

« Les recommandations contenues dans ce rapport participant de la bonne gouvernance qui doit être activée dans toutes les sphères d’activités de notre pays », a soutenu Mme Sanogo Aminata Mallé. Cette bonne gouvernance conditionne sûrement la refondation de l’état en cours dans notre pays, mais aussi l’atteinte des objectifs fixés pour un développement harmonieux et durable.

Oumar DIAKITÉ

L’Essor

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