Quand le gouvernement convie en réunion les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 : Man œuvre ou repositionnement stratégique ?
C’est avec une réelle surprise que les syndicats de l’Éducation signataires du 15 octobre 2016 ont reçu l’invitation du gouvernement à le rencontrer. Par sagesse et par sens élevé de la responsabilité et de l’État, ils s’y sont rendus, mais ils demeurent fermes quant à la satisfaction de leurs droits.
Par lettre circulaire n°071 datée du vendredi 08 mai, les syndicalistes ont en effet informé leurs militants qu’ils ont répondu présents le même jour à l’invitation du ministère du Dialogue Social, du Travail et de la Fonction Publique pour une réunion qui a eu lieu dans la salle de conférence du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. De toute évidence, les conviés pour concertation n’avaient pas été au préalable informés de l’ordre du jour de la rencontre. Ce n’est donc qu’après avoir écouté le gouvernement sur l’objet de la réunion, que les syndicats ont décidé de n’engager aucune discussion avec lui sans le déblocage des salaires sur toute l’étendue du territoire.
Sur quels sujets précis le gouvernement a-t-il souhaité maintenant avoir des concertations avec les syndicats ? La correspondance de ses derniers à leurs syndiqués ne le mentionne pas, mais la réplique sans appel donne à comprendre que ce qui a été dit par le camp d’en face importe peu par rapport à la question des salaires bloqués par le gouvernement pour des raisons incompréhensibles. Dans tous les cas, il apparaît clairement entre les lignes que face à la fermeté des signataires du 15 octobre 2016, le gouvernement a été acculé. D’où l’acceptation par les deux parties de se rencontrer à nouveau ce lundi à partir de 12 heures. En attendant, les syndicats appellent leurs militants à la mobilisation et les rassurent de leur détermination à conduire le mouvement jusqu’à la satisfaction.
Qu’est-ce qui a bien pu amener le gouvernement à enfin choisir la voie du dialogue plutôt que l’entêtement à ne pas donner des suites favorables à des revendications légales ? Une manœuvre politicienne ou un repositionnement stratégique, sinon tactique ? Après avoir réprimé férocement la marche des enseignants et après avoir bloqué leurs salaires pendant si longtemps, le gouvernement semble pour le moins jeter du lest. Mais va-t-il pour autant réparer tous les torts qu’il a commis en violant allègrement la loi?
Bogodana Isidore Théra
Source: Le Combat