Propositions de sortie de crise sociopolitique: l’ultimatum du M5-RFP à IBK !
Invité au dialogue par des acteurs socio-politiques maliens et la communauté internationale, le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), à la suite de ce processus laborieux, a produit un document de propositions de sortie de crise en huit points. Ledit document a été présenté à l’imam Mahmoud DICKO à la veille avant d’être rendu public ce 1er juillet 2020, ses rédacteurs donnent un ultimatum d’une semaine au président de la République, IBK, pour appliquer ces propositions. Pour le moment, la revendication maximaliste, ‘’démission du président de la République ou rien’’ ne semble plus à l’ordre du jour chez les adversaires du président IBK. À la suite de plusieurs négociations entrepris par des acteurs nationaux et internationaux, dont la CEDEAO, le M5-RFP a mis de l’eau dans son vin. En lieu et place de la démission du président de la République, il a élaboré une proposition de sortie de crise en plusieurs points. En effet, les membres du comité stratégique du M5-RFP ont, au cours d’une réunion tenue au siège de la CMAS, élaboré un document, qui a été transmis à Koulouba. C’est en tout cas, ce qui nous a confié une source crédible au sein du M5-RFP. Ledit document contient des propositions de sortie de crise en huit points. Parmi ces nouvelles exigences du M5-RFP figure en bonne place la dissolution de l’Assemblée nationale, celle de la Cour constitutionnelle, la nomination d’un Premier ministre avec ‘’plein pouvoir’’. Ledit document présenté à l’imam Mahmoud DICKO, le mardi 30 juin, a été rendu public ce 1er juillet 2020 alors qu’une copie a été au préalable été transmise au président de la République. Selon les responsables du Mouvement, le président IBK a juste une semaine pour mettre en application ces propositions, faute de quoi, le M5-RFP reviendra ses activités de mobilisation pour partir le chef de l’État et de tout son régime. « Si dans une semaine, ces propositions ne sont pas prises en compte, nous allons revenir à notre objectif principal : la démission du président avec tout son régime. Et les manifestations vont reprendre », nous a confié notre source. Concernant la démission du président de la République, il affirme qu’elle a été mise en hébétude suite à des sollicitations de la communauté internationale. Il précise pourtant que cet objectif n’a pas été abandonné.
MEMORANDUM DU MOUVEMENT DU 5 JUIN –
RASSEMBLEMENT DES FORCES PATRIOTIQUES (M5-RFP)
Le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) a été enclenché pour obtenir la démission du président Ibrahim Boubacar Keita et son régime, responsables des maux qui menacent aujourd’hui le Mali dans son existence même en tant que Nation, État, République et Démocratie.
En effet, des pratiques érigées en système de gestion ont conduit le Mali dans l’abime : corruption comme mode de gouvernement, impunité, immixtion flagrante d’intérêts privés dans la gestion des affaires publiques, violations réitérées de la Constitution et des libertés, abandon de secteurs entiers de la vie socioéconomique (école, santé, secteur agricole, infrastructures…), non-respect de nombreux engagements pour la décrispation de la situation sociopolitique nationale, détérioration de la situation au nord et au centre du pays, abandon des populations à leur sort, perte de souveraineté sur des pans entiers du territoire national, échec de toutes les tentatives de dialogue, détournements des fonds alloués à nos Forces de défense et de sécurité, affaiblissement du Mali sur la scène internationale, fraudes électorales ne permettant plus aux élections de jouer leur rôle régulateur, et délégitimation des institutions de la République.
Le M5-RFP s’est donné pour mission de relever le Pays en mettant un terme à la gestion chaotique de M. Ibrahim Boubacar Keita qui doit quitter le pouvoir par suite d’actions légales, légitimes et pacifiques quitter le pouvoir.
Des millions de Maliennes et de Maliens ont porté cette revendication avec le M5-RFP à Bamako, dans le Mali profond et dans la diaspora.
La communauté internationale (CEDEAO, Union africaine, Nations Unies, des pays amis …) très présente dans notre pays a entrepris une médiation en appelant toutes les parties maliennes au calme et à la retenue qui, faut-il le rappeler, marquent toutes les actions du M5-RFP.
Porteur d’une espérance nouvelle pour le Mali qui a un besoin impérieux de refondation et de sauvegarde de sa démocratie fondée sur nos valeurs éthiques et sociétales, le M5-RFP décide de :
1 Poursuivre la lutte pour amener pacifiquement, mais avec détermination, le Président Ibrahim Boubacar KEITA et son régime à démissionner, par les moyens pacifique et populaires de désobéissance civile ;
2 Faire une union sacrée des forces vives de la Nation, dans un élan de « sursaut national » pour définir, librement et sans contrainte, la vision et les contours d’un nouveau Mali, avec toutes les forces sociales et politiques (organisations de la société civile de l’intérieur et de la Diaspora, partis et regroupements politiques, forces syndicales, autorités religieuses et coutumières, forces de défense et de sécurité, groupes signataires de l’Accord issu du processus d’Alger, et toutes les parties prenantes intéressées au processus de paix et de réconciliation, etc.) ;
3 Fixer les objectifs et la durée d’une période de transition : tenir des concertations nationales pour faire l’état de la Nation ; opérer les réformes politiques, institutionnelles, administratives et électorales nécessaires pour refonder l’État, jetant ainsi les bases d’un Mali nouveau.
Cependant, le M5-RFP conscient des lourdes responsabilités en ces moments critiques, prenant en compte les nombreuses sollicitations, dont celles de l’Imam Mahmoud Dicko en signe d’esprit d’ouverture au dialogue exige la mise en place d’une Transition dans les conditions ci-après :
1- Dissolution immédiate de l’Assemblée nationale ;
2- Mise en place d’un Organe législatif de transition ;
3- Renouvellement intégral des membres à la Cour constitutionnelle ;
4- La mise en place d’un gouvernement de Transition, avec les caractéristiques ci-après :
– Le Premier ministre est désigné par le M5-RFP ;
b) Il ne peut-être demis par le président de la République dans les conditions prévues par la charte de la transition;
– Il forme son Gouvernement en entier ;
– Il nomme aux hautes fonctions nationales (Administration, Justice, Forces armées et de sécurité, …) ;
5 L’adoption d’une Feuille de route de refondation de l’Etat et de sauvegarde de la démocratie, de l’unité nationale, de la paix et la cohésion sociale, assortie d’un chronogramme précis à l’issue d’une concertation ouverte à toutes les forces vives de la nation ;
6 Le respect des textes relatifs au droit et à la liberté syndicale, à la justice sociale et aux engagements entre les parties ;
7 L’adoption d’un pacte pour la stabilité sociale, la sécurité, la croissance et le développement ;
8 L’adoption de mécanisme de suivi-évaluation annuel ;
9 Le détachement des services exécutifs de l’État de la présidence de la République.
– Un accord politique sur l’ensemble de ces points sera dûment signé avec de solides garanties de sa mise en œuvre jusqu’à la fin du mandat en cours.
– Une Charte de transition précisera et formalisera les termes convenus dans l’accord politique pour concilier les dispositions constitutionnelles actuelles avec les organes pertinents de la Transition.
– Le M5-RFP exige également la libération du Chef de file de l’opposition, l’Honorable Soumaïla CISSE, victime d’enlèvement de sa personne depuis plusieurs mois.
Le M5-RFP entend poursuivre ses activités, notamment ses manifestations dans le Mali et dans la Diaspora jusqu’à l’aboutissement total de son juste combat pour la survie du Mali et le bonheur des Maliens.
Le M5-RFP invite enfin le peuple malien à rester confiant, vigilant, déterminé et mobilisé.
Info-Matin