Préparation de l’élection des députés dans les régions de Taoudéni, Ménaka… : La Plateforme Anw Ko Mali Dron préoccupée des « conséquences de cette démarche sur l’unité nationale et la cohésion sociale »
La décision des autorités maliennes de préparer l’élection des députés dans les régions de Taoudéni de Taoudéni, Ménaka et dans les cercles d’Almoustrat et Achibogho, fait grincer des dents. Après la sortie au vitriol du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie( FSD) contre le projet, c’est au tour de la Plateforme Anw Ko Mali Dron de fustiger une mesure « visant à fabriquer contre toute logique, « une majorité démocratique pour une minorité ethnique.» Selon la Plateforme, qui regroupe plusieurs partis politiques et organisations de la société civile dont l’Adema Association, les Fare-Anka Wuli, « ces élections se feraient en violation flagrante de la Constitution et de la Loi électorale.» Vous trouverez ci-dessous l’intégralité de la déclaration de la Plateforme Anw Ko Mali Dron.
Déclaration de la Plateforme Anw Ko Mali Dron relative à la préparation de l’élection des députés dans les régions de Taoudéni, Ménaka et dans les cercles d’Almoustrat et Achibogho
La plateforme a pris connaissance avec surprise et inquiétude du contenu de la Lettre n°001100/MATD-SG en date du 9 avril 2020 invitant la CMA à une réunion prévue le 10 avril 2020 avec comme objet :
« Examen du projet de décision portant création des commissions de mise en place des autorités intérimaires et de préparation de l’élection des députés à l’Assemblée nationale au niveau des régions de Taoudénit et Ménaka et des cercles de Almoustrat et Achibogho ».
Elle rappelle ses nombreuses mises en garde contre les mesures visant à fabriquer contre toute logique, « une majorité démocratique pour une minorité ethnique » En effet de nouvelles élections « complémentaires » sont en vue dans les cercles suivants :
– Région de Kidal : Achibogho
– Région de Gao : Almoustrat
– Région de Taoudénit : Taoudénit, Foum-Elba, Achouratt, Al-Ourche, Araouane et Boû-Djébéha
– Région de Ménaka : Anderamboukane, Inékar et Tidermène
Ces élections se feraient en violation flagrante de la Constitution et de la Loi électorale : faut il rappeler au gouvernement qu’elles ne peuvent en aucun cas être assimilées à des élections législatives partielles régies par la loi n°02-010 du 05 mars 2002 portant loi organique sur les députés et la loi n°97-010 du 11 février 1997 modifiée relative à la Cour constitutionnelle qui supposent des vacances de sièges parlementaires entre deux législatures.
Par ailleurs, dans tous les cercles de l’ensemble des régions dites du Nord et du reste du pays, tout le corps électoral avait été convoqué aux législatives en cours et est censé avoir déjà voté lors du premier tour du 29 mars 2020 et s’apprête à le refaire lors du second tour prévu pour le 19 avril prochain. Ce même corps électoral votera t’il deux fois, rompant ainsi l’égalité de suffrage au Mali ?
La plateforme Anw Ko Mali Dron dénonce :
Le manque de considération pour les autres nouvelles régions laissées pour compte : malgré les multiples demandes pressantes d’actualisation des circonscriptions administratives avant la tenue des législatives de Mars, aucun cercle n’a été créé dans ces nouvelles régions qui ne seront donc pas concernées par les élections réclamées par la CMA. Il s’agit de Nioro, Dioïla, Bougouni et Koutiala, Douentza, Kita, San, Nara et Bandiagara. Ce qui se constituerait un traitement discriminatoire flagrant des régions du même pays censé être « Un et Indivisible »
AKMD estime que s’abriter derrière les résolutions du DNI pour justifier la tenue des élections législatives dans le contexte actuel relève d’une vaste supercherie.
Elle exprime sa très vive préoccupation quant aux conséquences de cette démarche sur l’unité nationale et la cohésion sociale : C’est pourquoi elle en appelle à la Vigilance et à la mobilisation générale pour s’opposer à la partition du Pays, à travers des mesures et décisions prises en violation de la Constitution.
Chers concitoyens, ne nous laissons pas tétaniser par le contexte sanitaire actuel et la psychose générale face à la Pandémie du COVID 19 !
Restons debout sur les remparts pour défendre notre Unité Nationale, notre intégrité territoriale et notre souveraineté.
Bamako, le 15 avril 2020.
P/ La Plateforme
La Présidente
Mme Sy Kadiatou Sow
Source: Journal le Républicain-Mali