Ousmane Sonko sur les pays du Sahel : “Nous ne lâcherons pas nos frères du Sahel”

Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko a, lors d’une conférence-débat, tenue le 16 mai à Dakar, accusé l’Occident et l’Europe d’être prompts à donner de leçon, à se mêler de tout sans les mêmes principes. “Nous ne pouvons pas accepter que des problèmes politiques en Afrique soient réglés par les Africains sur commande extérieure en s’attaquant à des pays frères et à leur population surtout, c’est inadmissible”, a-t-il lancé.

 

L’homme fort du régime Diomaye Faye, Ousmane Sonko était devant les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), il avait à ses côtés, le Français Jean-Luc Mélenchon, venu à son invitation.

 

 

S’adressant aux étudiants, le leader du Pastef a condamné ce qui se passe aujourd’hui dans les pays du Sahel. Selon lui, on a tôt fait de condamner, d’exclure, de mettre des embargos sur les pays du Sahel, “ce que nous condamnons”, a-t-il justifié.

 

Le Premier ministre Sonko a déclaré inadmissible que des pays africains fassent l’objet d’ostracisme et d’exclusion en terre africaine.

 

A l’entendre, aujourd’hui l’Europe a des problèmes avec des pays qui se disent adeptes de ligne libérale et qui ne respectent pas forcément les règles de l’Union européenne. Et que ce n’est pas pour autant que ces pays sont mis sous embargo ou que les subventions européennes sont coupées.

 

“C’est pourquoi nous ne lâcherons pas nos frères du Sahel et nous ferons tout ce qu’il faut pour raffermir les liens et leur apporter notre solidarité”, a-t-il expliqué. Selon M. Sonko, ce qui, aujourd’hui, condamne des régimes, considérés comme militaires ou dictatoriaux, sont pourtant en train d’aller vers d’autres qui ne sont pas démocratiques lorsque leur intérêt s’y trouve pour négocier du pétrole ou des marchés.

 

“Est-ce qu’à partir de ce moment on peut dire qu’ils se mêlent de tout avec les mêmes principes, absolument pas”, s’est défendu l’opposant à l’ancien président Macky Sall. Selon lui, les problèmes internes aux pays africains doivent être réglés par les citoyens de ces pays. Certes, il y a eu des coups d’Etat, certes, personne n’encourage la perpétration du coup d’Etat, mais “je refuse d’être de ceux qui analysent les symptômes et qui refusent d’analyser les causes réelles”, expliquera-t-il.

 

A ses dires, ces tergiversations dans les prises de position qui ont fini par discréditer une bonne partie de l’Occident en l’occurrence l’Europe et la France au regard de tous ces peuples africains qui aujourd’hui vont aux mêmes écoles, suivent de la même manière l’actualité mondiale, sont aussi éveillés que tout autre peuple du monde. Et cela a fini de déteindre très négativement les relations entre l’Afrique et l’Europe. “Il nous faut refonder ces relations parce que nous sommes tenus d’être ensemble et de travailler ensemble”, a conclu le Premier ministre Ousmane Sonko.

 

Ibrahima Ndiaye

 

Mali Tribune

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