Mise en place de la Coordination de l’AIGE de GAO : Des organisations de la société civile dénoncent des «vices de procédures et de violation des textes »

Des organisations de la société civile de Gao dont l’Association Malienne des droits de l’Homme (AMDH Section de Gao), la Coalition des Anciens des Mouvements et Organisations de la Résistance Civile de Gao (CAMORC), le Mouvement Eveil Mali, ont adressé, hier, mardi 25 avril 2023, au Gouverneur de la région de Gao, une lettre de protestation relative au choix de la représentativité de la société civile de Gao au sein de l’AIGE (Autorité indépendante de gestion des élections) régionale.

 

Dans leur lettre, ces organisations dénoncent un tripatouillage des dispositions prévues par la loi concernant le choix des représentants devant siéger au sein de l’AIGE, à savoir le consensus ou le tirage au sort.

 

En outre, elles dénoncent des « vices de procédures et de violation des textes » et invitent le chef de l’exécutif régional à ouvrir une enquête afin de situer les responsabilités et reprendre dans des conditions normales le processus. En l’état actuel, ces organisations précisent qu’elles ne reconnaissent pas le représentant de la société civile au sein de l’AIGE.

 

«Monsieur le Gouverneur de la Région de Gao, dans la journée du mercredi 19 avril 2013, nous, Association Malienne des droits de l’Homme (AMDH Section de Gao), la Coalition des Anciens des Mouvements et Organisations de la Résistance Civile de Gao (CAMORC), le Mouvement Eveil Mali, avons pris part à la rencontre consacrée au choix du Représentant de la société civile de Gao au niveau de l’autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), sous la présidence et la supervision de vos collaborateurs Inamoud YATTARA, Directeur de cabinet ; Amadou BAH, Conseiller aux Affaires juridiques; Mohamed TOURE, Conseiller spécial, tous du gouvernorat de Gao et des deux huissiers de justice en plus d’une impressionnante équipe des forces de sécurité en grand nombre mobilisées pour la couverture sécuritaire de l’événement. C’est avec consternation et une indignation profonde que nous avions assisté à un tripatouillage des dispositions prévues par la loi concernant le choix des représentants devant siéger au sein de l’AIGE, à savoir le consensus ou le tirage au sort », révèle la lettre des trois organisations de la société civile protestataires de Gao.

 

Selon ces organisations, dans la journée du mercredi 19 avril 2023, de 9h à 14h, les tentatives et stratégies de diversion étaient au rendez-vous avec des élèves mobilisés disposant des mandats au nom des organisations fictives, dont les principales tâches dans la salle étaient de bruiter pour des fins d’intimidation, de sabotage et de manquement aux principes édictés.

 

A les en croire, aucune instruction ou réplique pour restaurer l’ordre dans la salle n’a été donnée par des autorités présentes. « Après les différents scenarios d’intimidation et de tentative de consensus sans cesse, un de vos conseillers spécial s’est permis, à la surprise générale de tous, d’inviter l’ensemble des mandataires déguisés d’écrire le nom de leur choix sur le mandat puis le déposer dans une urne. C’est ainsi que sur 40 mandats dépouillés, le nom d’un seul candidat s’est retrouvé 36 fois.

 

Cependant pour dissiper les preuves et les traces du scenario, les mêmes élèves mobilisés se sont emparés de l’urne au vu et au su de nos chères autorités. Considérant ces multitudes vices de procédures et de violation des textes, nous vous invitons en tant que chef de l’exécutif régional, à ouvrir une enquête afin de situer les responsabilités et reprendre dans des conditions dignes, en phase avec le texte, le processus pour donner de la légitimité au choix de Gao », soulignent les trois organisations de la société civile signataires de la lettre adressée au gouverneur. Elles s’opposent farouchement à de telles pratiques contre lesquelles les autorités de la Transition sont résolument engagées, en plus, qui ternissent l’image de la région, mais surtout entachent tout le processus. « Nous ne reconnaissons point en l’état, le nommé issu du hold-up du mercredi 19 avril 2023, et nous userons de tous les moyens légaux de droit dont nous disposons pour restaurer et faire respecter la loi.

 

Le Mali s’est engagé pour la refondation de l’Etat, nous ne saurions accepter les pratiques anciennes dans notre tendre région. Nous restons donc mobilisés et engagés pour promouvoir la bonne gouvernance conformément à la vision et aux orientations des plus hautes autorités », révèle la lettre des trois organisations de la société civile protestataires de Gao.

 

Aguibou Sogodogo

Le Républicain

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *