Marche funèbre du 22 mars : SOUS LE SIGNE DE LA PAIX ET LA RÉCONCILIATION NATIONALE
Vingt-deux mars 1991 – 22 mars 2019, la révolution malienne a 28 ans. Comme les années précédentes, cette commémoration a été marquée, vendredi dernier, par l’organisation d’une marche funèbre par l’Association pour la défense des victimes de la répression (ADVR), en collaboration avec les acteurs du Mouvement démocratique. C’est aux environs de 9 heures que la marche a débuté devant l’hôpital Gabriel Touré pour se terminer au carré des Martyrs, au cimetière de Niaréla.
La manifestation qui était placée sous le signe de la «Paix et de la Réconciliation nationale», a regroupé certains membres du gouvernement, plusieurs acteurs du Mouvement démocratique dont Mme Sy Kadiatou Sow, Pr Aly Nouhoum Diallo, Djiguiba Keïta dit PPR, Tiébilé Dramé, Adama Samassékou, Me Amidou Diabaté, et les parents des victimes de mars 1991.
L’émotion était perceptible chez de nombreuses personnes lors de cette manifestation qui s’est déroulée dans une atmosphère apaisée et bien encadrée par les forces de sécurité. On pouvait lire sur des affiches et banderoles des slogans : «Où sont passés les idéaux de mars 1991 ?» ; «Le sacrifice de nos martyrs ne restera jamais vain» ; «Fragiliser la paix et la cohésion sociale est un danger pour la démocratie».
Après le dépôt de la gerbe de fleurs par le ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire, Hamadou Konaté, le président de l’ADVR, Abdoulaye Dembélé a indiqué que l’association a une pensée profonde pour toutes les victimes de mars 1991 et pour celles des autres crises dans notre pays. Pour lui, en cette période, le Mali a plus que jamais besoin de paix et de réconciliation.
Par ailleurs, le président de l’ADVR a annoncé la création de la Fondation du 26-Mars. «Il est vrai que l’enfant est né, votre enfant, celui que vous avez porté sur les fonts baptismaux. Vous avez à présent le devoir de lui apprendre à marcher, de l’aider à grandir», a conclu M. Dembélé.
Figure emblématique du Mouvement démocratique, Mme Sy Kadiatou Sow a placé cette importante journée sous le signe du devoir de mémoire et de la gratitude que nous devons témoigner vis-à-vis de ceux qui ont perdu la vie, pour que les autres puissent continuer de jouir aujourd’hui des libertés fondamentales. « Je voudrais également placer ce jour sous le signe de la mobilisation citoyenne autour des difficultés que le pays traverse, pour qu’ensemble on voit comment en sortir. La génération d’aujourd’hui est interpellée face à l’Histoire», a-t-elle invité.
Pour sa part, le ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire a rappelé que le Mali s’est engagé à reconnaître et à être fidèle à la mémoire de tous ceux qui sont tombés le 26 mars 1991, et de tous ceux qui sont tombés des décennies avant.
Selon Hamadou Konaté, c’est une tâche et une fidélité absolument citoyenne qui est célébrée lors de chaque visite annuelle au carré des Martyrs.
« Je voudrais ici, devant les acteurs du 26 mars, dire l’attachement du président de la République, de son gouvernement, de toutes les autorités et de toutes les forces éprises de paix à l’esprit du 26 mars. Je voudrais aussi inviter à l’union sacrée autour de la République ; inviter également à l’union sacrée autour de la préparation de l’avenir qui est principalement autour de l’école », a-t-il insisté.
Par ailleurs, le ministre Konaté a salué la décrispation politique en cours, rappelant que le rituel qui dure depuis 28 ans est aussi un moment pendant lequel chacun des acteurs, tous les patriotes doivent s’interroger sur le devoir qui est le leur, et sur l’obligation d’unité autour de l’essentiel.
Il s’est fortement réjoui de la création de la Fondation du 26 mars, confiant que le président de la République souhaite qu’elle soit une organisation qui veille à rappeler régulièrement l’esprit du 26 mars.
Cette Fondation, selon le ministre Konaté, veillera aussi à prévenir les dérives, et surtout à inviter la jeunesse à aller à l’école du 26 mars, à l’école de la citoyenneté républicaine qui est la seule arme qui peut préparer le peuple malien et la relève à faire face aux défis nombreux qui sont ceux du développement du Mali, mais aussi ceux du développement du Sahel.
Djibril Traoré
L’Essor