Manifs de soutien à la transition : Le contexte s’y prête mais non au deux poids deux mesures

Il y a quelques semaines à Bamako et dans plusieurs villes du pays, des meetings de soutien à la Transition ont été organisés. À l’occasion, les manifestants ont ouvertement appelé à un changement de la Constitution pour l’adapter à « nos propres réalités ».

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y avait grand monde ; tant la mobilisation était forte. C’est la preuve que le pouvoir actuel, issu du coup d’État du 18 Août 2020 et du 24 mai 202, bénéficie toujours d’un grand soutien populaire. Car, à Ouagadougou comme à Bobo, on entendait des manifestants scander à haute voix le nom du colonel Assimi Goïta qu’ils disent porter dans leurs cœurs respectifs. Ils sont dans leurs bons droits. Car, s’il y a un point sur lequel beaucoup s’accordent, c’est la volonté qu’affiche le colonel Assimi de se battre pour libérer son pays. Mieux, on sent que petit à petit, les lignes commencent à bouger. En témoigne la reconquête de certaines localités. Certes, il faut reconnaître que de nombreuses localités sont toujours sous le contrôle des groupes armés. 

Mais comme on le sait, le plus long voyage commence toujours par un pas. Ne soyons pas un laudateur ; loin s’en faut. Mais au moins, il faut apprécier les choses à leur juste valeur. Ne soyons pas de ceux-là qui savent critiquer sans jamais reconnaître les efforts de l’autre. Faisons toujours un effort d’objectivité dans ce qu’on dit ou fait.

En tout cas, au regard de ce qu’on dit plus haut, il faut comprendre ceux-là qui affichent clairement leur soutien aux autorités de la transition. Ces dernières ont besoin de l’accompagnement de tous les maliens pour réussir. Contrairement à ce que pourront penser certains, il faut trouver opportunes ces manifestations en ce sens qu’elles peuvent contribuer à dissuader certains qui sont animés par des velléités de déstabilisation de la transition.

Les autorités gagneraient à loger tout le monde à la même enseigne

C’est pourquoi il faut maintenir la veille. Car, il faut être farouchement contre l’avènement d’un nouveau coup d’État. Les maliens sont fatigués. Il vaut mieux faire bloc derrière les autorités actuelles, que de passer le temps à changer de régimes. Du reste, s’il y a des maliens qui voudraient déstabiliser la Transition, qu’ils utilisent cette énergie pour aller casser du terroriste. Là, ils auront fait œuvre utile et la Nation le leur revaudra. Montrons-nous unis si tant est que nous voulons gagner cette guerre qui nous a été imposée.

Cela dit, il revient aussi aux autorités de travailler à rassembler tous les maliens. Qu’elles évitent, dans leurs discours, de donner l’impression de stigmatiser une catégorie de compatriotes. Car, quand on est dirigeant, on doit se poser en rassembleur et avoir le dos large. C’est pourquoi il faut souhaiter que soit levée la mesure de suspension des activités de certains regroupements. La même mesure frappe aussi des Organisations de la société civile (OSC). Pour autant qu’elles ne veuillent pas être accusées de faire du deux poids deux mesures, les autorités gagneraient à loger tout le monde à la même enseigne.

De toutes façons, tous les acteurs politiques sont  aujourd’hui conscients qu’il est difficile voire impossible, par ces temps qui courent, de pouvoir détourner l’attention des maliens qui ne demandent qu’à voir chassées de leur pays, ces bandes armées qui sèment la mort et la désolation.

Mariam Konaré

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