Mali: le camp du “Oui” boudé par les Bamakois
Alors que les proches du Colonel Assimi ont assuré par voie de presse et de réseaux sociaux, avoir obtenu l’adhésion de l’écrasante majorité des Maliens au nouveau projet de constitution, le premier meeting censée donner l’engouement aux partisans du “Non” tourne au fiasco. Seules quelques dizaines de personnes ont effectué le déplacement. De quoi semer le doute entre alliés.
Jeudi 8 juin 2023, le stade du 26 mars, le plus grand édifice sportif du pays devrait accueillir au moins 50 mille personnes si l’on s’en tient à sa capacité, eu égard aux promesses de mobilisation émises par des hommes politiques et des acteurs de la société civile ayant adhéré au projet.
À la grande surprise des observateurs et déception des tenants de la transition, ils ne sont que quelques centaines de Maliens à rejoindre le stade.
Au stade du 26 mars, plusieurs personnalités du régime dont des ministres, des parlementaires du cnt et des simples soutiens ont effectué le déplacement. Attendus jusqu’au petit soir, les milliers d’adhérents Maliens censés effectuer une démonstration de force n’arriveront pas. Une chose qui doit, selon plusieurs personnes ayant boudé le projet, amener les militaires à revoir leur copie.
《Cette faible mobilisation doit pousser le Président Assimi Goïta à travailler d’abord à unir les Maiens autour d’un idéal commun et comprendre que ses plus proches collaborateurs ne lui disent pas la vérité 》, lâche un homme du sérail ayant requis l’anonymat.
Néanmoins, le Président du cnt Colonel Malick Diaw et d’autres personnalités ont tenu des discours comme prévu. Mais leur sérénité cache mal l’évidence : le déphasage entre l’adhésion des Maliens dont parlent certains de leurs ouailles et la réalité du terrain.
Si quelques irréductibles soutiens des militaires ont bien voulu se faire entendre, faisant des cris et dansant au rythme des artistes comme la griotte Safi Diabaté, la mobilisation générale tant attendue n’a été qu’une humiliation.
Interrogés par Malizine, des proches des régimes justifient la faible mobilisation par le fait que ceux qui ont eu la charge de l’organiser, étaient des anciennes figures de la société civile, inconnues des ce qu’ils appellent “les jeunes des forces du changement “.
Selon les dernières nouvelles, la ligue des imams du Mali qui elle, a opté depuis pour le “Non”, organise un meeting ce 16 juin, 48 heures avant le référendum. Elle demeure, mis à part les groupes armés du Nord qui se sont démarqués du projet, et la classe politique majoritairement alignés derrière les autorités, la seule force perceptible à assumer son opposition à ce projet qui selon un constitutionnaliste, est 《illégal et rétrograde 》.
Madick Niag pour Malizine