Majorité présidentielle-RFP: ‘‘ tout est négociable sauf IBK’’
Écartelés entre groupuscules et encartés en petits clans d’intérêts sordides la grosse majorité molle, indolente et dolosive du président IBK se réveille-t-elle enfin pour s’ériger en remparts face putschistes ligués autour de l’Imam Mahmoud Dicko, ancien président du Haut conseil islamique ? On ne peut si bien dire ! En effet, l’une des conséquences majeures de l’embrasement du front politique suite à l’appel à la démission du président IBK et de son régime aura été les retrouvailles entre les amis et alliés du président IBK, remontés et « décidés à ne pas se laisser faire et à ne pas les laisser faire ». Si la quête du saint graal, pour les politico-religieux, passe par la démission du locataire de Koulouba et de tout son régime, le leitmotiv dans ce régime justement est désormais : tous pour un, un pour tous. Pour toutes les factions confondues de la majorité en effet pour atteindre IBK, il faut d’abord passer par nous.
Depuis, en effet, l’annonce du mot d’ordre des partisans de l’Imam Dicko, c’est le branle-le bas de combat au sein des phalanges de la majorité présidentielle. Si jusqu’ici elles étaient divisées sur tout et sur rien, à cause des querelles de postes et de positionnement en vue de 2023, l’urgence pour les factions Ibkistes est désormais de sauver le régime d’abord. De réunions internes en initiatives conciliatrices tous les leaders de la majorité ont été sur le front : Dr Tréta du Rpm, Pr Tiémoko Sangaré de l’Adéma, Sbm de Asma, Tiéman Hubert de l’UDD, Amadou Sy de Ramata-Plus, Siaka Diarra de l’UFD, IBB de l’UM-Rda, Pr Dicko de Rds, etc.
En étroite concertation avec le gouvernement aussi très mobilisé autour du Premier ministre Boubou, dit-on, contrairement à ce qu’on tente de faire croire à travers la désinformation, le camp présidentiel n’est pas resté aphone. La majorité présidentielle, politique et gouvernementale, à travers une intelligente concertation a dès l’abord privilégié l’apaisement et l’ouverture, à travers une offre de dialogue clair et précis dans le cadre du respect des institutions de la République et des lois du Mali.
Avant, pendant et après le rassemblement du 5 juin le camp présidentiel en contrepartie de l’autorisation de la manifestation par le gouverneur avait obtenu des garanties de la part des organisateurs que leur sortie se fera pacifiquement et dans le cadre du respect des lois, des personnes et de leurs biens. Ainsi, lors d’une rencontre chez les notabilités en présence de Choguel Maiga (FSD), de Kaou Djim (CMAS), Hamadoun Touré (ancien candidat qui représentait Cheick Oumar Sissoko) à la veille du rassemblement des leaders du M5-RFP, l’Imam Mahoud Dicko s’y était engagé et a même promis de ne pas demander la démission d’IBK. Au résultat, on peut constater une divergence d’approche entre les putschistes conduits par Cheick Oumar, Moussa Sinko (auxquels on peut ajouter Mariko) qui ont dirigé les manifestants sur le domicile du président le 5 juin et les a limé du groupe et les républicains modérés autour de l’Imam qui ne voulaient pas que quelque chose change (Choguel, Mountaga, Konimba…)
Faisant le constat de la divergence dans les rangs de la nouvelle contestation, la majorité présidentielle et tous les partis signataires de l’accord politique de gouvernance après concertation et analyse profonde de la situation avec le Premier ministre-chef du gouvernement, le Dr Boubou Cissé a réitéré ses positions et options. Le camp présidentiel en bloc décide de privilégier l’apaisement non sans détermination à en découdre s’il y a lieu.
« Nous avons les moyens, nous avons les hommes, nous avons surtout le devoir : celui de défendre les institutions et la République », explique ce responsable de la majorité que nous avons rencontré. Pour lui, c’est conscient de ses responsabilités historiques, en humilité, mais sans peur ni complexe que la majorité et le gouvernement ensemble tendent la main et remettent sur le tapis l’offre de dialogue ! Mais que de l’autre coté qu’on comprenne qu’il ne s’agira point et en aucune manière d’une offre à durée illimitée.
La majorité et le gouvernement explique un autre responsable, tout en fustigeant les débordements et l’assaut contre le domicile du président dont les responsabilités restent à situer » sont et demeurent à l’écoute des populations dont les attentes et les préoccupations sont seules celles qui comptes. Pour ce qui est des doléances du Mouvement du 5 juin, Rassemblement des forces patriotiques, la majorité présidentielle est claire et nette : oui au dialogue, mais non à la surenchère. Sur quoi vont-ils porter alors ce dialogue ? La réponse dans le camp présidentiel est sans équivoque : tout est négociable sauf la démission d’IBK, l’atteinte à la démocratie, à la forme laïque et républicaine de l’État et aux institutions de la République.
En clair, si les contestataires dont la plupart ont pris part au dialogue national inclusif à commencer par leur leader Mahmoud Dicko, veulent venir ou revenir dans le jeu la porte est grandement ouverte. Toutes choses qui préfigurent déjà une nouvelle ère de consensus en attendant l’heure de la redistribution des cartes prévue en 2023. Ça, c’est une autre paire de manches.
Affaire à suivre
Rédaction
Info-Matin