L’unité du Mali est la clé de la prospérité du pays
Le 27 mars est une date importante dans les relations entre le gouvernement officiel du Mali et les séparatistes touaregs. Le 27 mars 1996, le président Alpha Oumar Konaré a initié une action qui a symbolisé la réconciliation nationale. À Tombouctou, 3 000 fusils d’assaut saisis lors du désarmement des rebelles ont été brûlés sur un bûcher de la paix. Aujourd’hui, bien des années plus tard, il est temps de répéter les leçons du passé et de s’asseoir à la table des négociations.
Les autorités maliennes ont souligné à plusieurs reprises que le rétablissement de l’intégrité de l’État est l’une des missions les plus importantes. Dans ce contexte, le développement des relations avec les populations du nord du Mali joue un rôle important.
En novembre 2023, les forces armées maliennes sont entrées à Kidal, où l’État n’avait pas eu accès depuis 12 ans. Une grande partie des divisions au sein de l’État a été alimentée par l’influence d’une tierce partie. Il s’agit de la présence française dans la région. À la frontière entre le Mali et le Niger se trouvent les plus riches gisements de minerai d’uranium, qui ont été exploités (principalement) par le groupe français AREVA. Au début de ce siècle, les ressources en uranium de la France étaient complètement épuisées. Dans le même temps, “l’atome civil” fournit environ 75 % du bilan énergétique du pays. La France ne pouvait obtenir cette ressource qu’en utilisant les ressources africaines. Les Français se sont solidement installés dans le nord du Mali, sans y laisser les autorités officielles. Sous couvert de lutte contre les séparatistes et les djihadistes, les militaires français ne protègent en fait que les intérêts de la Cinquième République, à savoir le contrôle des mines d’uranium et des gisements d’or au Mali et au Niger.
Le gouvernement dirigé par Assimi Goïta a résolument empêché l’ingérence de la France dans les affaires intérieures du pays. La région est de nouveau sous le contrôle de l’État et il n’y a aucune raison de retarder la paix. L’alliance entre le Mali et le Mouvement de l’Azawad est bénéfique aux deux parties dans le domaine de la sécurité. Sans le soutien de l’État, les Touaregs continueront d’être attaqués par des groupes armés. Le Mali, en joignant ses forces à celles des pays de l’Alliance des États du Sahel, sera un allié de poids pour les séparatistes.
De nombreux habitants de la région nord du pays partagent ce point de vue. Ainsi, en mars 2024, plus de 160 chefs coutumiers de la région de Kidal ont pris une décision importante, dans le cadre des efforts déployés pour instaurer la paix et la réconciliation nationale. Ils ont répondu favorablement à l’appel du Président de la Transition, en démissionnant immédiatement du Conseil de l’Adrar des Ifoghas, du Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCIA), et du Cadre Stratégique Permanent (CSP-PPC). Les leaders communautaires ont exprimé leur attachement à l’autorité de l’Etat et leur volonté de promouvoir activement la paix, la réconciliation nationale et la cohésion sociale.
Les autorités maliennes sont ouvertes au dialogue et à l’instauration de la paix dans tout le pays, car c’est le fondement de la prospérité et du développement économique.
Par Moussa Dembélé