L’Iran attaque deux bases irakiennes abritant des soldats américains
L’Iran a riposté dans la nuit du 7 au 8 janvier à l’assassinat du général Qassem Soleimani en tirant des missiles contre les bases irakiennes d’Aïn al-Assad et d’Erbil où sont postés des soldats américains.
Article régulièrement mis à jour
► l’attaque s’est produite vers 1h30 du matin heure locale
► étaient viséesdeux installations irakiennes hébergeant des militaires américains selon le Pentagone
► « Tout va bien a temporisé Donald Trump sur Twitter dans la nuit. Il a annoncé une « déclaration » mercredi matin
► Selon la télévision publique iranienne ce mercredi matin les attaques ont fait 80 morts, 80 « terroristes américains ». L’armée irakienne déclare elle que les tirs n’ont fait aucune victime au sein des forces irakiennes
« Une douzaine de missiles » ont été tirés cette nuit contre les bases irakiennes d’Aïn al-Assad, à quelque 180 kilomètres à l’ouest de la capitale, et d’Erbil qui abritent des soldats américains. « Il est clair que ces missiles ont été tirés depuis l’Iran », a écrit le Pentagone dans un communiqué. « Ces bases avaient été placées en alerte en raison d’informations sur le fait que le régime iranien prévoyait d’attaquer nos forces et nos intérêts dans la région », a ajouté le ministère américain de la Défense.
https://twitter.com/PentagonPresSec/status/1214704517335437318
Selon l’agence de presse iranienne Fars, l’attaque a été menée avec des missiles Fateh, qui ont une portée de 500 kilomètres. La base d’Aïn al-Assad est située à environ 450 kilomètres de la frontière iranienne. Dans un communiqué, les Gardiens de la Révolution iraniens ont menacé de « réponses encore plus dévastatrices » en cas de riposte américaine.
L’armée idéologique iranienne précise que cette réponse iranienne a eu lieu symboliquement à l’heure précise à laquelle le général Qassem Soleimani a été tué par une frappe américaine vendredi dernier à Bagdad. Les Gardiens menacent de frapper Israël et « des gouvernements alliés » de l’Amérique. « Nous conseillons au peuple américain de rappeler les troupes américaines (déployées dans la) région afin d’éviter de nouvelles pertes et de ne pas permettre que la vie de ses soldats soit davantage menacée par la haine toujours croissante du régime » américain, a-t-elle ajouté.
« Nous ne recherchons pas l’escalade », dit Téhéran
« L’Iran a pris des mesures proportionnées de légitime défense conformes à l’article 51 de la Charte des Nations unies en attaquant une base à partir de laquelle une lâche attaque armée contre nos citoyens et officiers de haut rang a été lancée, a écrit sur son compte Twitter le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif. Nous ne recherchons pas l’escalade ou la guerre, mais nous nous défendrons contre toute agression. »
Iran took & concluded proportionate measures in self-defense under Article 51 of UN Charter targeting base from which cowardly armed attack against our citizens & senior officials were launched.
We do not seek escalation or war, but will defend ourselves against any aggression.
— Javad Zarif (@JZarif) January 8, 2020
Selon des informations de journalistes américains citant des sources militaires, un missile aurait touché l’aéroport d’Erbil et dix la base d’Aïn al-Assad, tandis que quatre frappes auraient échoué.
New: US Central Command spokes tells me that Iran shot 15 missiles at Iraqi bases housing US troops from inside Iran tonight:
• 10 missiles hit Al Asad airbase close to Baghdad.
• 1 missile hit Erbil Airport in in the north.
• 4 missiles failed in flight.— Jack Detsch (@JackDetsch) January 8, 2020
Aïn al-Assad est l’une des plus grandes bases irakiennes occupées par les Américains, précise notre correspondante à Bagdad, Lucile Wasserman. C’est là que le président Donald Trump s’était rendu lors de sa visite aux troupes américaines basées en Irak en décembre 2018.
Une déclaration officielle de Donald Trump attendue dans la journée
« Tout va bien ! Des missiles ont été tirés depuis l’Iran sur deux bases militaires situées en Irak. Une évaluation des pertes et des dégâts est en cours. Jusqu’ici tout va bien ! », a réagi sur son compte Twitter le président américain Donald Trump, qui annonce qu’il fera une déclaration ce mercredi.
https://twitter.com/realDonaldTrump/status/1214739853025394693
Ces attaques surviennent au soir de l’enterrement du général Qassem Soleimani tué vendredi 3 janvier par une frappe de drone américaine à Bagdad. Le guide suprême iranien Ali Khamenei avait immédiatement annoncé une « vengeance implacable » contre les « criminels » ayant tué l’architecte de la puissance iranienne au Moyen-Orient. Depuis, les menaces se multipliaient de part et d’autre. Ce mardi matin encore, le chef des Gardiens de la Révolution, le général Hossein Salami, avait affirmé que l’Iran allait se venger de manière ferme et déterminée, note notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi.
Plusieurs États membres de la coalition internationale antijihadiste avaient déjà retiré des soldats, par crainte de nouvelles attaques. Washington, au contraire, a réaffirmé son intention de rester. Notre politique est inchangée, a encore répété le chef du Pentagone Mark Esper ce mardi. Pour Donald Trump, un retrait américain serait actuellement « la pire chose » pour l’Irak.