L’Imam Mahmoud Dicko parle de son combat sur RFI : «Je défends cette jeunesse qui est devenue, aujourd’hui, une proie facile pour les vendeurs d’illusions »
Demande de démission du président de la République Ibrahim Boubacar Keita, démission du premier ministre Boubou Cissé, dissensions entre les militants du M5-RFP, la rencontre avec le chérif de Nioro…l’ancien président du Haut conseil islamique du Mali, non moins autorité morale du mouvement contestataire, l’imam Mahmoud Dicko, s’est prononcé sur tous ces sujets sur les antennes de RFI hier matin.
Sur la demande de démission du Président IBK, l’imam Dicko a gardé le suspens qu’il a toujours maintenu depuis le la crise. « Je n’ai jamais parlé de son départ ou de son maintien mais d’autres personnes, d’autres voix se sont levées pour demander son départ », a-t-il précisé. Pour Dicko, que IBK reste ou qu’il s’en va, « le problème du Mali est un problème de gouvernance qui doit avoir une réponse meilleure que ce que nous sommes en train de vivre aujourd’hui ».
L’imam Dicko reconnait avoir demandé le départ du premier ministre Boubou Cissé. Il maintient encore cette position. Selon lui, l’actuel premier ministre « n’a aucune légitimité qui lui permet de gérer cette crise de la bonne manière et de trouver des réponses adéquates »
Se prononçant sur la prétendue dissension au sein du M5-RFP, l’imam Dicko a été on ne peut plus clair : « Nous sommes un groupe où il y a des idées et nous avons besoin d’un temps pour harmoniser tout. Dans un groupe comme ça, les gens sont libres de donner leur avis par rapport à telle ou telle question. Cela ne peut pas paraitre comme de dissensions ».
La question de la mission du M5-RFP conduite par l’imam Dicko chez le chérif de Nioro a également été soulevée lors de cette interview. L’autorité morale du mouvement contestataire affirme n’avoir pas échangé avec le chérif sur la médiation demandée auprès du guide des hamallistes par Goodluck Jonathan.
L’imam Mahmoud semble être frustré contre ceux qui l’accusent de vouloir mettre fin à la laïcité au Mali. « Il y a des mauvaises langues qui essayent de dire que Dicko est quelqu’un qui veut faire un truc théocratique, il veut instaurer la charia, il veut bafouer le rôle des femmes. C’est puisque je suis musulman, je parle l’arabe ou j’interprète le coran, ça suffit pour faire de moi un rigoriste, un anti-français, un anti-je ne quoi ? Ça ne tient pas debout », s’est-il plain avant d’expliquer les raisons de son combat : « Je défends cette jeunesse qui est devenue aujourd’hui une proie facile pour les vendeurs d’illusions ».
L’imam Dicko a, par ailleurs, souligné que le peuple malien est souverain et se battra dans la légalité, dans l’honneur et dans la dignité.
Boureima Guindo
Source: Le Pays